Prévenir la maladie d’Alzheimer est devenu un enjeu majeur et il y a plusieurs raisons à cela. La première, c’est que la maladie d’Alzheimer touche aujourd’hui toutes les familles françaises. Avec l’allongement de l’espérance de vie, elle est de plus en plus fréquente, car avec l’âge, la probabilité de voir la maladie se déclarer augmente. La seconde, c’est son coût élevé. Un coût économique parce que la prise en charge globale des malades coûte très cher, de même que la création de structures adaptées pouvant les accueillir. Mais aussi un coût humain comme les nombreuses personnes qui se mobilisent autour du malade souffrent et s’épuisent. En première ligne figurent le conjoint, les enfants, le frère, la sœur qui accompagne le plus longtemps possible le malade Enfin, face à la maladie, nous ne savons traiter aujourd’hui que les symptômes Les chercheurs s’activent pour mettre au point des traitements curatifs, mais rien n’est disponible pour l’instant
Si empêcher l’apparition de la maladie n’est pas réaliste, retarder sa survenue est possible C’est là tout l’objectif de la prévention. Retarder l’entrée dans la maladie de quelques années ou même de quelques mois retentit favorablement sur son évolution La démarche de prévention s’applique également lorsque la maladie est diagnostiquée Il s’agit alors de sauvegarder l’autonomie le plus longtemps possible, accompagner et mobiliser les capacités encore présentes, préserver la communication, retarder l’entrée en institution.
Même si les certitudes ne sont pas au rendez-vous, les études et recherches permettent de dégager des pistes de prévention. S’il est impossible d’agir sur certains facteurs de risques comme l’âge ou encore les prédispositions génétiques, il est possible d’influer sur d’autres comme les facteurs de risques cardiovasculaires, en particulier l’hypertension artérielle. D’autres voies viennent récemment de se dessiner et méritent d’être empruntées. La plasticité cérébrale ouvre la voie d’une possible prévention par le maintien d’activités cognitives stimulantes, visant capacités sensorielles et créatives et d’un environnement social satisfaisant. Les données épidémiologiques et la connaissance de la physiologie du tissu cérébral ouvrent la voie de la nutrition préventive qui laisse entendre le rôle clé des graisses alimentaires et des antioxydants. À côté de ces deux piliers de la prévention, d’autres voies se révèlent intéressantes : l’activité physique ou encore les technologies d’assistance à la personne sur lesquelles s’appuyer pour préserver l’autonomie.
Toutes ces voies préventives ne doivent pas être perçues comme autant de parapluies ouverts pour se protéger du risque de maladie et ne plus risquer de vivre, mais plutôt comme autant de possibilités de protéger au mieux nos capacités à vivre de façon autonome, à recevoir et à transmettre le plus longtemps possible.