Lorsqu’il est sévère, le syndrome d’apnées semble favoriser le développement de la maladie coronarienne, voire la survenue d’accidents vasculaires cérébraux.
Quels sont les mécanismes en cause ?
Les conséquences du syndrome d’apnées sont liées aux micro-éveils. Fréquents, ces micro-éveils sont responsables d’une fragmentation du sommeil. En l’absence d’un traitement approprié, cette déstructuration du sommeil entraîne un véritable stress cardiovasculaire. Ce stress provoque la libération d’adrénaline et d’autres hormones, ainsi qu’une altération des facteurs de la coagulation.
L’ensemble de ces phénomènes nuit à l’organisme. À moyen et long terme, ce stress chronique favoriserait la survenue d’affections cardiovasculaires. La chute du taux d’oxygène dans le sang lors des épisodes d’apnées semble être à la base de l’ensemble des perturbations cardiovasculaires.
Infarctus du myocarde
Affection relativement fréquente, l’infarctus du myocarde se caractérise par la mort des cellules d’une partie du muscle cardiaque. Cette mort cellulaire est due à l’occlusion d’une des artères coronaires par un caillot de sang entraînant un arrêt de l’apport en oxygène, vital pour le muscle cardiaque. Le signe typique d’un infarctus du myocarde est une douleur au milieu de la poitrine, qui serre et peut s’étendre vers la mâchoire ou le bras gauche. Cette douleur peut parfois revêtir des formes trompeuses : elle peut être ressentie dans le dos ou s’accompagner de vomissements, pâleurs ou sueurs froides.
Répercussions sur le cœur
Si un cœur est prédisposé, l’hypoxie, c’est-à–dire la diminution du taux d’oxygène dans le sang, risque de provoquer des troubles du rythme cardiaque comme extrasystoles, tachyarythmies, voire fibrillations ventriculaires. Une grande étude finlandaise portant sur des jumeaux a constaté que le risque d’infarctus du myocarde était presque deux fois plus élevé chez les patients souffrant d’apnées du sommeil que chez les sujets sains. D’autres études ont montré que l’angine de poitrine était, elle aussi, plus fréquente chez les patients apnéiques. Enfin, une étude suédoise réalisée par l’équipe du professeur Jan Hedner a révélé qu’une grande proportion de patients cardiaques hospitalisés dans des unités de soins intensifs souffrait d’apnées du sommeil. L’apnée du sommeil semble donc bel et bien être un facteur de risque de maladie cardiovasculaire.
Accidents vasculaires cérébraux
En cas de maladies préexistantes, comme la bronchite chronique ou la broncho-pneumopathie chronique obstructive, l’hypoxie due aux apnées s’avère particulièrement dangereuse. Elle peut être génératrice d’événements graves et irréversibles, tels que les accidents vasculaires cérébraux (AVC). Deux études réalisées en 2001 et 2003 ont ainsi montré que l’apnée du sommeil a une influence significative tant sur la survenue que sur le pronostic des AVC.
Broncho-pneumopathie chronique obstructive ou BPCO
Très fréquente, la BPCO se définit par l’apparition d’une toux avec crachats pendant 3 mois consécutifs depuis au moins 2 années. Très fréquente, avec plus de 2,5 millions de Français touchés, elle est principalement due au tabac.