Chez l’homme

Contrairement aux idées reçues, l’incontinence n’est pas uniquement une maladie de femme ou du troisième âge : elle touche aussi les hommes, et ce, à tout âge.

Quelques chiffres

En France, près de 700 000 hommes seraient atteints d’incontinence urinaire. Sa fréquence augmente avec l’âge, touchant 3 à 5% des quadragénaires contre 10% des hommes de 60 ans et 30% de ceux de 90 ans ou plus. Par contre, les chiffres réels sont sans doute plus élevés. En effet, plus encore que chez les femmes, l’incontinence reste un sujet tabou chez la gent masculine : moins de la moitié des hommes incontinents consultent un médecin. Toutefois, ils évitent souvent la pratique de certaines activités de peur de se trouver dans des situations embarrassantes. Leur qualité de vie s’en trouve nettement amoindrie.

Types d’incontinence urinaire

Toutes les formes d’incontinence rencontrées chez la femme existent également chez l’homme. Alors que chez la femme, la forme la plus fréquente est l’incontinence d’effort, en raison des grossesses et des accouchements, les hommes souffrent surtout d’incontinence par impériosité. Cette forme est caractérisée par des contractions anarchiques du muscle détrusor, responsables d’envies irrépressibles d’uriner. Lorsque la pression engendrée par les contractions excède celle du sphincter vésical, des fuites urinaires s’en suivent.

Pourquoi les fuites urinaires ?

Chez l’homme, l’incontinence par impériosité est fréquemment secondaire à un obstacle sur le trajet de l’urètre, comme l’hypertrophie bénigne de la prostate. Dès lors, l’écoulement normal de l’urine s’en trouve entravé, ce qui induit une instabilité du muscle vésical. Souvent réversible, cette instabilité disparaît après traitement chirurgical de l’hypertrophie bénigne de la prostate. Les maladies prostatiques peuvent également être à l’origine d’une incontinence par regorgement. En effet, l’augmentation importante du volume de la prostate finit par obstruer l’urètre. Lorsque le volume vésical dépasse la capacité de stockage de la vessie, le trop-plein s’écoule goutte par goutte. Les hommes atteints de cette forme d’incontinence ont généralement l’impression ne pas pouvoir vider correctement leur vessie. Des maladies neurologiques comme la maladie de Parkinson ou des atteintes de la moelle épinière peuvent par ailleurs être responsables d’incontinence par regorgement chez l’homme. En plus des causes citées, certains médicaments ont des effets délétères sur la vessie en réduisant la contractilité du muscle vésical. Citons comme exemple les diurétiques, les antidépresseurs et les bêtabloquants.

Bêtabloquants

Les bêtabloquants sont principalement utilisés en cardiologie, dans le cadre du traitement de l’insuffisance cardiaque, de l’hypertension artérielle et des troubles du rythme cardiaque. Aujourd’hui, ils sont également utilisés pour le traitement de la migraine et certaines douleurs de la face.

Maladie de parkinson

Il s’agit d’une maladie neurologique chronique due à la disparition des neurones cérébraux produisant une substance indispensable à la transmission des informations entre les cellules : la dopamine. La maladie débute le plus souvent après 50 ans et touche les hommes et les femmes à part égale. Le début est souvent très insidieux, avec par exemple une simple modification de l’écriture : les lettres ressemblent davantage à des pattes de mouche. Au fil du temps, d’autres symptômes apparaissent, notamment un tremblement des mains au repos, une lenteur dans l’exécution des mouvements et des troubles de la marche. Ces symptômes s’améliorent rapidement dès l’instauration d’un traitement approprié, qui vise à augmenter les taux de dopamine. Cependant, l’effet des médicaments s’épuise avec le temps.