Lorsque l’on affronte une situation de stress, plusieurs étapes psychologiques se succèdent. Bien les connaître permet de mieux sortir de cette situation.
La capacité d’adaptation au stress, que les Anglo-saxons appellent “coping” (“faire face”), est propre à chaque individu et dépend notamment de la personnalité, des expériences semblables déjà vécues, de facteurs cognitifs, psychologiques et émotionnels, mais aussi de l’environnement. Le coping se déroule en trois phases successives très rapides.
Le coping, un tampon vital
Le coping désigne l’ensemble des “stratégies d’ajustement” que l’individu va interposer entre lui et l’agent stresseur pour garantir son bien-être psychique et physique et maintenir son équilibre vital. Un tampon de protection en quelque sorte. Le distress résulte donc d’un état de mauvaise adaptation face à un agent stresseur pour lequel l’individu va raisonner et agir en conséquence… mais mal !
D’abord une évaluation de l’agent stresseur…
Devant une situation particulière et inattendue, l’individu va tout d’abord analyser et évaluer très vite si cette situation correspond à une source de stress potentielle. Défi ou menace ? “Ce taxi qui n’arrive pas va-t-il me faire arriver en retard à l’examen ?”
…. Puis un bilan de ses ressources
Il va ensuite rechercher s’il dispose de ressources personnelles et faire un état des lieux de ses capacités particulières pour y faire face. Défi : “Aucune importance, je vais partir en autobus, Menace : “Je ‘y arriverai jamais”. Il s’agit d’un processus subjectif très rapide, conscient ou non, compulsif ou pas, fortement influencé par les émotions ou le vécu et qui n’obéit pas toujours à la raison.
Mise en route d’une “stratégie d’adaptation”
L’individu peut tenter de diminuer l’intensité de l’agent stresseur et contrôler ainsi la situation en adoptant une “stratégie d’adaptation” active : “J’appelle la station pour faire activer le taxi. Il peut également tenter de réduire sa réaction de stress et ses émotions – “Je dois me calmer et penser à autre chose” – ou encore fuir – “Je n’arriverai jamais à temps, autant rentrer chez moi” – Autrement dit, le stressé peut jouer sur ses émotions, fuir ce qu’il juge éventuellement comme étant un danger vital ou centrer son attention sur l’agent stresseur en l’affrontant pour essayer de résoudre la situation.
Adaptation réussie = enrichissement !
Si le contrôle de la situation s’est avéré positif, le stress ne laisse que peu de traces psychiques ou physiologiques et en particulier pas de dépression ou d’anxiété. L’adaptation est réussie, l’individu s’est “enrichi” et renforcé. En revanche, en cas d’inefficacité de la stratégie d’adaptation, l’état de stress devient patent (signes cliniques). L’adaptation est manquée. L’individu peut stagner voire même régresser.
Nouvelle évaluation de la situation
Sitôt la stratégie d’adaptation entamée, l’individu va évaluer les résultats et réajuster sa stratégie le cas échéant.
Quand l’équilibre est rompu
En définitive, l’état de stress survient lorsqu’il y a un déséquilibre entre ce qui est perçu, à tort ou à raison, et la ressource qui lui est opposée : “Ce taxi n’arrivera jamais à temps. Je ne peux rien y faire”. Cet état sera au contraire absent si l’individu dispose de capacités suffisantes pour y faire face : “J’ai confiance en ce chauffeur de taxi. Je vais encore l’attendre et tout ira bien”. La notion de récupération entre deux stress est importante. La répétition rapprochée de stress mineurs compromet la capacité à faire face : “A chaque examen, c’est la même chose, je n’arrive jamais à l’heure, car mon taxi est toujours en retard”.