Demain, empêcher les lésions

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Les traitements de la maladie

La dégénérescence des neurones observée dans la maladie d’Alzheimer est liée à la précipitation exagérée de substances protéiques, substances qui provoquent des lésions dans le cerveau. Agir à l’origine de cette cascade d’événements biochimiques est l’objectif prioritaire des chercheurs, objectif qui devrait être atteint dans un futur proche. Pour le moment, le combat se focalise sur la plaque amyloïde, l’une des deux lésions caractéristiques de la maladie.

Le peptide bêta-amyloïde constitue le principal élément des plaques amyloïdes retrouvées dans le cerveau des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Son accumulation exagérée participe au processus de neurodégénérescence. Mais ce peptide ne travaille pas seul. D’autres agents interviennent dans la formation des plaques amyloïdes : les protéoglycanes et les glycoaminoglycanes jouent un rôle facilitateur de l’agrégation des peptides ? – amyloïdes. Dans la maladie d’Alzheimer, les peptides ? – amyloïdes sont attirées vers elles et s’y lient pour former de grosses protéines toxiques et des fibrilles insolubles.

Une molécule porteuse d’espoir

Une nouvelle molécule, l’acide 3-amino- 1 -propanesulfonique (ou 3APS, le tramiprosate) baptisée Alzhemed, mise au point par les laboratoires Neurochem, est potentiellement capable de modifier le cours de la maladie. Les molécules de 3APS agissent à la manière de leurres. Ces petites molécules imitent les propriétés ioniques des glycoaminoglycanes. Les peptides ?-amyloïdes viennent s’y fixer comme ils le feraient sur des vraies molécules de glycoaminoglycanes. Mais ils sont détournés de leur objectif de former des plaques. Ils sont maintenus dans une forme non fibrillaire et finalement éliminé. C’est tout du moins ce que l’on observe in vitro. Qu’en est-il dans un organisme vivant ? Les premiers résultats positifs sont obtenus sur les souris transgéniques (qui tentent de modéliser ce qui se passe dans la maladie d’Alzheimer). Les chercheurs ont observé une diminution des dépôts amyloïdes.

Chez l’homme, le développement de la molécule avance à grand pas. Déjà, un essai clinique en phase II, sur des patients atteints d’une maladie d’Alzheimer d’intensité légère, a donné des résultats concluants, autorisant le lancement d’une étude de phase III aux États-Unis puis en Europe.

Un “vaccin” en préparation

La voie de la “vaccination” cherche, elle aussi, à s’opposer au développement de la plaque mayloïde. L’idée est d’injecter un fragment de la protéine bêta-amyloïde et de provoquer ainsi la fabrication d’anticorps contre les protéines constitutives de la plaque. Ces nouveaux anticorps permettent de faire régresser les plaques existantes et d’empêcher la formation de nouvelles. Ainsi, au terme “vaccination”, il faudrait préférer le terme “immunisation” car si l’on cherche à déclencher la production d’anticorps, on projette de le faire chez des patients atteints par la maladie et non pas sur la population générale de personnes saines.

Chez l’animal, le succès des expériences d’immunisation chez la souris a suscité un grand enthousiasme. Les premiers essais chez l’homme ont commencé aux États-Unis et en Grande-Bretagne pour vérifier la tolérance du “vaccin”. Puis, un essai a été lancé dans plusieurs centres à travers le monde. Malheureusement, des complications sévères se sont déclarées, obligeant la société conceptrice du vaccin  à suspendre l’essai… et les chercheurs à affiner le profil du “vaccin”. De nouveaux essais sont en cours avec des vaccins de seconde génération.

Premières informations encourageantes

Les patients qui ont reçu les premières injections lors du premier essai de 2001 ont continué d’être suivis. La “vaccination” fait bien apparaître des anticorps antiamyloïdes, témoignant de la réussite de l’immunisation. Une amélioration légère des activités quotidiennes est observée, surtout chez les patients qui présentent une plus grande concentration en anticorps. Chez un patient décédé d’une cause indépendante du vaccin, l’autopsie de son cerveau révèle une diminution importante du dépôt amyloïde dans des régions précises du cerveau.

 

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