Des indices dans la vie quotidienne – Alzheimer

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Une étude française, « personnes âgées, quid ? » (Paquid), s’est particulièrement intéressée au vieillissement cérébral chez les sujets âgés et à l’évaluation de son retentissement sur la dépendance.

Dans cette étude déjà évoquée, l’espérance de vie sans incapacité (EVSI) et ses déterminants socio-démographiques ont été évalués par le biais de différentes échelles de référence dans le domaine, dont celle des activités instrumentales de la vie quotidienne (AIVQ de Lawton). Les relations entre les incapacités observées et le déficit cognitif léger (Mild Cognitive impairment, ou MCI) ont été analysées.

Qu’en ressort-il ?

Très précocement dans la maladie, dès le stade de déficit cognitif léger, les activités de la vie quotidienne sont atteintes. Ces atteintes sont très prédictrices du risque de conversion à la démence dans les deux ans qui suivent.

Chez le sujet âgé, les difficultés, même légères, à réaliser certaines activités de la vie quotidienne signent souvent l’entrée dans un processus de détérioration cognitive qui entraîne une dépendance croissante.

À noter que les sujets à haut niveau d’études ont une espérance de vie totale plus longue et, surtout, que leur espérance de vie sans invalidité est aussi plus importante.

Prendre en compte ces altérations, mêmes minimes, permet de réagir à temps et de mettre en place une prévention active.

Quels sont les signes qui doivent attirer l’attention ?

Des tests de niveau de dépendance ont été élaborés et validés cliniquement. L’échelle de l’AIVQ de Lawton est une échelle courte qui se décline autour de quatre items. Ce test de dépendance est actuellement celui recommandé par la Haute Autorité de Santé pour faire partie de l’ensemble des tests nécessaires au diagnostic probable de la maladie d’Alzheimer. Les médecins questionnent le patient et son entourage.

Seule la cotation 1 est normale, mais l’interprétation de ce test est un travail tout en nuance. Toute anomalie du test doit être mise en regard du contexte du patient. N’y a-t-il pas, par exemple, une autre pathologie liée à des altérations sensorielles (mauvaise vision), une affection rhumatologique génératrice d’un handicap moteur ? Attention également au handicap, quel qu’il soit, qui peut masquer l’éventuelle évolution de la dépendance. Par exemple, sans qu’il y ait aggravation du handicap moteur, la capacité à utiliser des transports peut s’amoindrir avec le temps. Ce n’est pas le fait du handicap mais bien de l’aggravation de la dépendance.

Que veut dire « diagnostic probable » ?

Poser avec certitude le diagnostic de maladie d’Alzheimer n’est possible que par l’observation dans le cerveau des lésions caractéristiques de la maladie : plaques séniles et dégénérescence neurofibrillaires en quantité anormalement élevée. Une telle observation n’est réalisable que sur le cerveau post-mortem donc par autopsie. Le seul moyen d’y parvenir du vivant du malade serait de pratiquer une biopsie cérébrale, ce qui n’est pas justifiable en pratique médicale courante. Sans données tangibles au niveau du tissu cérébral, le diagnostic de maladie d’Alzheimer ne peut être posé qu’en terme de probabilité.

Des signes cliniques précis et bien décrits (altération progressive de la mémoire puis des autres fonctions cognitives, perte d’autonomie, etc) évoquent le diagnostic tandis que les données de l’imagerie cérébrale viennent renforcer l’orientation clinique.

 

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