Des lésions dans le cerveau

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DES LÉSIONS DANS LE CERVEAU
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DES LÉSIONS DANS LE CERVEAU
imagerie

La dégénérescence du cerveau observée dans la maladie d’Alzheimer est liée à la précipitation exagérée de substances protéiques, issues de deux processus dégénératifs différents qui se potentialisent pour provoquer la mort des neurones.

Le peptide “béta-amyloïde” est le plus connu. Il dérive, sous l’action d’enzymes spécifiques, de l’APP (Amyloid Protein Precursor), une grosse protéine trans-membranaire. Dans les conditions normales, ce fragment peptidique est soluble. Sous l’action anormale d’enzymes, des fragments insolubles toxiques sont produits et précipitent. Cette précipitation exagérée est responsable des lésions appelées “plaques séniles” (PS) qui s’incrustent dans le tissu cérébral. Elles sont situées entre les cellules nerveuses et désorganisent les circuits neuronaux.

La seconde protéine, dont le rôle a été plus récemment mis en évidence, est la protéine “tan” située à l’intérieur de la cellule nerveuse. Elle exerce un rôle important au niveau des microtubules qui servent à transporter les matériaux depuis le corps cellulaire du neurone vers les terminaisons nerveuses. Subissant une réaction chimique anormale, cette protéine précipite sous forme de filaments et devient incapable d’exercer son rôle sur les microtubules. Les cellules nerveuses mesurent, chargées de filaments anormaux, décrivant le phénomène de dégénérescence neurofibrillaire (DNF)

Ces agrégats protéiniques ont pour première conséquence la mort des neurones, suivie de conséquences inflammatoires locales qui entraînent une désorganisation et une rupture des circuits nerveux avoisinants. Ces phénomènes neurotoxiques touchent essentiellement les cellules nerveuses utilisant l’acétylcholine comme neuromédiateur. Cette observation sera le point de départ de l’élaboration d’agents pharmacologiques capables de stabiliser l’évolution de la maladie.

Des lésions fortement corrélées aux symptômes

Les symptômes de la maladie sont corrélés à l’apparition de lésions de DNF qui gagnent différentes régions cérébrales, à la manière d’une vague destructrice. Les dépôts de peptides bêta-amyloïdes, eux, ne sont pas corrélés aussi directement aux signes cliniques.

Au début de la maladie, les lésions de DNF siègent au niveau de l’hippocampe, altérant mémoire de travail et mémoire épisodique. Puis les lésions de DNF apparaissent dans les régions néocorticales reliées aux formations hippocampiques, expliquant les troubles des fonctions instrumentales, de l’attention, de l’orientation. L’atteinte du néocortex frontal sous-tend l’apparition des troubles comportementaux et des fonctions exécutives (c’est-à-dire des fonctions de contrôle). Au stade ultime, l’ensemble du cortex est envahi des lésions de DNF, signifiant la mort de millions puis de milliards de neurones.

A quand le diagnostic grâce aux techniques d’imagerie cérébrale ?

Visualiser les PS et les DNF permet de diagnostiquer avec certitude la maladie d’Alzheimer. Or cela n’est possible pour l’instant qu’en analysant le tissu cérébral, donc uniquement après le décès du malade. Existe-t-il des techniques d’imagerie permettant de visualiser ces lésions ? À l’heure actuelle, uniquement dans un cadre de recherche, un examen d’imagerie prometteur est utilisé par seulement quelques équipes dans le monde. Très récemment adaptée à l’homme, cette technique consiste à injecter une molécule capable de se lier au peptide béta-amyloïde, au sein des plaques séniles. Cette molécule ayant des propriétés radioactives, elle peut être visualisée par des techniques d’imagerie capables de détecter cette radioactivité, comme la tomographie d’émission de position (PET-scan)

 

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