Diagnostiquer un SFC revient à éliminer les pathologies qui s’accompagnent d’une fatigue. D’où la nécessité de consulter un médecin et d’effectuer un bilan minimal.
Fatigue, symptôme d’une autre maladie ou fatigue élément d’un SFC ? Pour le médecin consulté, qu’il soit généraliste en première intention ou spécialiste par la suite, rhumatologue ou médecin interniste, toute la question est là. Plus précisément, le médecin se doit de ne pas laisser évoluer sournoisement une pathologie grave, comme un cancer par exemple, dont l’une des premières manifestations peut être la fatigue, persuadé qu’il ne s’agit que d’un SFC. Le diagnostic de SFC s’établit par élimination ; d’où l’intérêt d’un bilan complet chez son médecin. Sauf exception, l’hospitalisation n’est pas utile.
Rechercher les éléments du SFC
Certes, consulter son médecin en arguant d’une fatigue chronique depuis 6 mois sans raison apparente va automatiquement l’orienter vers la possibilité d’un SFC. Il va devoir vous interroger afin de retrouver les deux critères majeurs du SFC et au moins 4 des 8 critères mineurs de la classification de Fukuda pour étayer son diagnostic. L’examen clinique va lui permettre de confirmer son hypothèse.
Être sûr qu’il ne s’agit pas d’autre chose
Le mode de vie peut permettre de retrouver les éléments qui vont orienter vers une origine (environnementale” de la fatigue, comme la consommation de tabac ou d’alcool, une alimentation déséquilibrée ou tout simplement une mauvaise récupération par manque de sommeil ou une activité professionnelle intense. Les traitements suivis peuvent également avoir une incidence sur un état de fatigue, comme les médicaments responsables d’une hypothyroïdie par exemple. Et même si tous les éléments du SFC sont présents, le médecin se doit de rechercher des symptômes propres à certaines maladies “fatigantes”, comme une fièvre, un amaigrissement, des arthralgies (douleurs articulaires) ou encore des difficultés respiratoires. En effet, certains des 8 critères mineurs peuvent aussi être des symptômes de ces maladies, comme les céphalées présentes dans les tumeurs cérébrales, les arthralgies ou les myalgies qui caractérisent certaines maladies auto-immunes ou encore les ganglions douloureux que l’on peut retrouver dans certaines leucémies ou dans les infections.
Des examens complémentaires souvent nécessaires
Certains examens peuvent s’avérer nécessaires dans la démarche d’élimination d’une pathologie méconnue, comme une radiographie pulmonaire, voire une échographie. Surtout, le médecin va demander une analyse sanguine qui peut comporter :
- Une numération formule sanguine (NFS) à la recherche d’une anémie par exemple ou d’une perturbation des globules blancs que l’on observe lors de certaines leucémies.
- Le dosage du fer qui peut être responsable d’une anémie
- une vitesse de sédimentation (VS) et la protéine C-réactive (CRP) à la recherche d’un syndrome inflammatoire
- Les transaminases pour évaluer la fonction hépatique
- Une créatininémie et un dosage de l’urée pour évaluer la fonction rénale
- Une calcémie, le calcium intervenant dans le fonctionnement musculaire
- Un ionogramme (dosage des minéraux) car un manque ou un excès de potassium ou de sodium peut se traduire par une fatigue.
- Une glycémie à jeun, le diabète pouvant s’annoncer par une grande fatigue
- Une TSH pour apprécier la fonction thyroïdienne
- Une électrophorèse des protéines parce que celles -ci peuvent être modifiées dans certaines pathologies
Une anomalie n’exclut pas nécessairement un SFC, même lorsqu’elle peut être rapportée à une origine médicale sans relation avec le SFC. Si besoin, le bilan peut comporter des examens spécialisés comme le dosage du cortisol, la recherche d’anticorps viraux spécifiques ou d’auto-anticorps ou bien des radiographies des sinus à la recherche d’un foyer infectieux sournois, car silencieux.