Si chacun peut être un jour victime d’un SFC, il est toutefois possible de déterminer quel est le profil idéal de la future “victime”.
En général, rien ne laisse prévoir l’installation du SFC. L’homme ou la femme est en bonne santé physique ou psychique et a une bonne insertion sociale. Et pourtant, l’analyse des cas de SFC permet de définir un profil type.
Une prédominance féminine…
Tout comme la fibromyalgie et de nombreuses autres pathologies, auto-immunes notamment (lupus, polyarthrite rhumatoïde…), le SFC a une nette prédominance féminine : deux tiers des sujets atteints d’une SFC sont des femmes. Certains spécialistes y voient la responsabilité des hormones féminines. Une étude a montré que le SFC concernait plutôt les femmes dites de “bonne famille” ayant eu une maladie handicapante dans leur enfance et peu d’activité physique. Cela suggère la possibilité qu’un stress pendant l’enfance aurait une responsabilité dans la survenue d’un SFC. En revanche, le rang de naissance, l’existence d’une obésité, le niveau d’instruction, le poids de naissance, l’absentéisme scolaire ou encore les maladies des parents n’auraient pas d’influence.
La maladie des cadres… mais pas seulement.
Comme on l’a vu, le SFC n’épargne pas les jeunes cadres dynamiques dont le rythme de vie effréné semblent en cause. Toutefois, nul besoin d’être un jeune cadre dynamique pour souffrir d’un SFC. Être un actif est suffisant. Des médecins néerlandais ont étudié le profil de 12 000 adultes actifs. Parmi eux, 1143 étaient fatigués et furent suivis pendant 44 mois : 8% d’entre eux se sont avérés être des malades de SFC non diagnostiqués comme tel avant le début de l’étude, bien que fatigués. Ils représentaient donc 0.7 à 0.8% de la population totale étudiée ! Les chercheurs ont mis en évidence qu’appartenir à une classe sociale plutôt basse et négliger sa santé étaient des facteurs de risque de SFC. L’autre élément, qui dénote plutôt une mauvaise information des médecins généralistes néerlandais, est que la multiplication des consultations médicales expose au SFC ! En d’autres termes, ne pas être diagnostiqué malgré ses symptômes et multiplier les consultations pour l’être enfin constitue un signe annonciateur de SFC !
Une prédisposition génétique probable
La prédisposition génétique est très vraisemblable. Une autre étude néerlandaise vient de montrer que les mères d’adolescents souffrant d’un SFC étaient, elles aussi, fatiguées et présentaient des symptômes semblables que leur enfant, alors que les pères étaient généralement indemnes. Une autre étude, italienne, vient clairement de démontrer que certains gènes qui contrôlent la production des interleukines 6 et 10 (des substances synthétisées par les lymphocytes lors des phénomènes de l’immunité et impliquées dans le SFC) pouvaient être affectés en agissant de façon inappropriée et exagérée à une agression bactérienne (chlamydiae, stapyhylocoques, mycoplasmes) ou fongique (candidose). En d’autres termes, il s’agirait d’une hyperréactivité d’origine génétique.
Enfants et ados concernés
Le SFC concerne également les enfants et les adolescents. Une étude récente vient de montrer que les filles sont plus souvent fatiguées que les garçons. La fatigue dure en moyenne plus d’un mois, est sévère et s’accompagne fréquemment d’une dépression et de symptômes du SFC. Cette fatigue touche plutôt les filles sous traitement médicamenteux, celles dont les règles sont apparues de manière précoce ou encore les filles n’effectuant pas un job d’étudiant. Selon les auteurs de cette étude, souffrir d’une fatigue intense pendant l’adolescence expose dont à un SFC à l’âge adulte.