C’est important d’être l’ami de la planète, mais ça donne quoi ? Quel est l’impact des déchets sur le monde ?
Quel est le problème ?
SOS ours polaires, baleines, abeilles et compagnie !
Chaque seconde, environ 640 000 kg de déchets sont rejetés dans la mer, soit environ un camion-poubelle par minute et 20 milliards de tonnes par an. Ils sont d’origine terrestre (dus à la mauvaise gestion des déchets sur certaines parties du globe, abandonnés dans la nature, emportés par le vent) ou maritime (640 000 tonnes de matériel de pêche perdu, une centaine de naufrages par an, 10 000 pertes de conteneurs par an…). Des déchets plastiques sont ingérés par des poissons, des baleines ou des tortues et les tuent lentement. Mais les mers et les rivières sont aussi polluées par le ravinement des produits chimiques utilisés pour les cultures, ou rejetés par des usines peu scrupuleuses.
Les milieux naturels sont détruits, leur faune et leur flore disparaissent. Nous avons ainsi perdu approximativement 200 espèces de vertébrés en un siècle (à cause de la perte de leurs habitats, avec l’agriculture intensive, l’extraction minière, l’urbanisation, mais aussi la surpêche, le braconnage, les pollutions, les espèces invasives, les maladies, le dérèglement climatique). La disparition d’espèces, animales comme végétales, met en péril le fonctionnement des écosystèmes, et donc la survie de l’homme. C’est par exemple le cas avec les vers de terre, qui ont disparu à 80% des sols cultivés en France. Ils sont pourtant à la base de la vie en remuant et nourrissant le sol des cultures ! Les abeilles sont également bien connues pour leur rôle de pollinisatrices indispensable à la reproduction des végétaux (un tiers de la production alimentaire dépend de la pollinisation, les abeilles et les oiseaux produisent donc 125 000 milliards de dollars par an !)
SOS, réchauffement climatique
Notre planète se réchauffe. Oui, mais pourquoi ? En version (très) simplifiée, nous produisons un déchet invisible, les gaz à effet de serre, en trop grande quantité. Certains de ces gaz sont naturellement présents sur Terre. Mais les activités humaines, et principalement l’utilisation d’hydrocarbures, dégagent des quantités énormes de ces gaz. Le plus connu est le CO2 : il représente à lui seul plus des deux tiers de l’effet de serre. Ces gaz emprisonnent les rayons solaires dans l’atmosphère, ce qui réchauffe l’air et les océans, provoquant la fonte des glaces, modifiant la température des courants marins de régulation du climat (comme le golf stream) et provoquant ainsi des phénomènes météorologiques violents, tempêtes, sécheresses impactant de nombreuses populations…
C’est pour cette raison que la situation est urgente et que nous devons agir, y compris sur le volume de nos poubelles ! En effet, nos déchets participent à l’effet de serre : l’extraction des matières premières, leur transformation, leur transport, parfois même leur utilisation, leur recyclage et leur stockage ou incinération en fin de vie produisent des gaz à effet de serre. Diminuer nos déchets et améliorer le recyclage influe donc vraiment sur notre planète.
Il faut agir vite pour limiter au maximum ces impacts, certains spécialistes annoncent même une décroissance fatale pour 2030 avec le télescopage du front climatique, du front énergétique, du front de la croissance et du front démographique (selon Geneviève Ferone, spécialiste en développement durable des entreprises). Il nous reste à peine quelques années avant de ne plus pouvoir rien changer !
C’est réellement, vraiment fichu ?
Certains pensent que oui. Les collapsologues, menés par Pablo Servigne, pensent que notre monde est sur le point de s’effondrer tant son fonctionnement global n’est pas viable.
D’autres théories s’y opposent. Les adeptes du développement durable visent, selon les mouvements de pensées, une croissance verte qui permettrait à l’humanité de continuer sur le même système en l’adaptant pour qu’il soit plus durable, ou carrément la décroissance, qui nous obligerait à changer de système pour respecter les ressources limitées de la Terre. Alors, non, tout n’est pas fichu. Il faut seulement adopter un mode de fonctionnement qui permettrait à la terre de respirer un peu. Mais il faut changer très vite, avant le point de non-retour !
Les solutions qui existent
À l’échelle des entreprises, des processus sont développés pour diminuer les déchets et les réutiliser au maximum. Les principes d’économie circulaire sont de plus en plus appliqués : on évite les déchets finaux en leur trouvant de nouvelles utilisations. Ils deviennent ainsi des ressources. Par exemple, plusieurs structures récupèrent les déchets du bâtiment et les remettent en circuit pour d’autres entreprises ou des particuliers via l’upcycling. L’écologie industrielle, c’est-à dire la façon de voir l’industrie comme un écosystème global, où l’on rend les déchets économiquement attractifs (par exemple en captant le CO2 produit par les industries pour en faire un polymère de plastique), se développe également de plus en plus.
Ces solutions sont adaptables à notre échelle individuelle : éviter le système linéaire qui produit des déchets en fin de vie !