Évaluez votre fatigue

Être fatigué est une chose. Mais de quelle fatigue s’agit-il ? Comment l’évaluer ? C’est tout l’intérêt des échelles et des grilles d’auto-évaluation.

Baisse de motivation, asthénie sans support, physiologie, simple lassitude, petite déprime, baisse d’activité, fatigue physique ou générale… Il y a autant de types de fatigue que de raison de l’être ! Pour évaluer la fatigue, encore faut-il savoir quand on ne l’est pas et pour quelle intensité d’effort on le devient ! Tout est donc question de niveau d’activité et de survenue de la fatigue comparé aux expériences antérieures. Certains jugeront leurs performances inacceptables même si elles se situent nettement au-dessus de la moyenne. S’il existe pour l’instant aucun critère véritablement objectif et validé internationalement pour mesurer une fatigue, hormis la fatigue purement musculaire, des échelles d’auto-évaluation permettent au patient de se déterminer par rapport à sa fatigue, à l’instar de l’évaluation de la douleur.

Échelle de fatigue MFI

Cette échelle propose au patient vingt items ou phrases relatives à sa perception, organisée autour de cinq types de fatigue : baisse d’activité (BA), fatigue (FPH, fatigue psychique, asthénie (FPS), baisse de motivation (BM), fatigue générale (FG), le nombre d’items positifs permet de retrouver le type de fatigue concerné.

N° Items	Libellé	Thème
1	Je me sens en forme	FG
2	Physiquement, je me sens capable de faire très peu de choses	FPH
3	Je me sens actif	BA
4	J’ai envie de faire plein de bonnes choses	BM
5	Je me sens las	FG
6	Je crois que j’en fais beaucoup dans la journée	BA
7	Quand je fais quelque chose, je peux me concentrer dessus	FPS
8	Physiquement, je peux faire beaucoup	FPH
9	Je redoute d’avoir quelque chose à faire	BM
10	Je crois que j’en fais très peu dans une journée	BA
11	Je me concentre bien	FPS
12	Je suis reposé	FG
13	Il me faut beaucoup d’effort pour me concentrer	FPS
14	Physiquement, je me sens en mauvaise condition	FPH
15	J’ai beaucoup de projet	BM
16	Je me fatigue facilement	FG
17	Je n’achève que très peu de choses	BA
18	J’ai envie de ne rien faire	BN
19	Mes pensées s’égarent facilement	FPS
20	Physiquement, je me sens en excellente forme	FPH

Échelle de Pichot

L’échelle de Pichot permet de repérer un état de fatigue pathologique à partir d’un score supérieur ou égal à 20

	Pas du tout 0	Un peu 1	Assez 2	Beaucoup 3	Extrême 4
Je manque d’énergie
Tout demande un effort
Je me sens faible à certains endroits de mon corps
J’ai le bras et les jambes lourdes
Je me sens fatigué
J’ai envie de m’allonger pour me reposer
J’ai du mal à me concentrer
Je me sens fatigué, lourd et raide

Minutage des activités quotidiennes

Difficile d’évaluer avec précision et objectivité les capacités fonctionnelles et donc l’impotence liée au SFC.*L’évaluation, qui doit être répétée afin de mieux apprécier l’aggravation ou l’amélioration des symptômes, doit être quantifiée. Il est donc conseillé de remplir un agenda quotidien sur ses activités pendant la semaine qui précède une consultation médicale par exemple. Il faudra minuter la durée et la qualité de son sommeil, ses activités, leur intensité, leur répétition dans la journée, aussi précisément que possible. Pour ce qui est de l’intensité, à défaut de l’échelle de Pichot, on peut aussi utiliser une échelle numérique qui va de 0 (inactivité totale, alitement…) à 10 (pleine possession de ses moyens.

Qualité du sommeil

Il est important de quantifier le sommeil. On utilise une échelle de sommeil qui va de  (pas de sommeil) à 5 (sommeil réparateur, profond, de bonne qualité) avec tous les intermédiaires possibles. Bien entendu, d’éventuels ronflements ou apnées du sommeil doivent y figurer en bonne place, car ils sont générateurs d’une fatigue chronique ou d’une somnolence diurne. D’où l’intérêt d’interroger la personne conjointe !

*SFC : syndrome de fatigue chronique