Qu’est-ce que la fatigue ??
La fatigue, c’est quand on est… fatigué !! Difficile en effet de définir avec des mots ce symptôme partagé par l’humanité depuis la nuit des temps. La fatigue n’est pas une maladie, mais un phénomène physiologique normal qui concerne le corps tout autant que l’esprit.
Raplapla, vidé, crevé, fourbu… les mots ne manquent pas pour définir la fatigue, cette sensation d’inconfort liée ou non à une activité excessive du corps ou de l’esprit qui va se manifester par une diminution de l’efficacité, voire par une incapacité parfaitement ressentie à effectuer la tâche fixée. La fatigue s’apparente donc à un déséquilibre inhabituel et inattendu entre le besoin ou la nécessité d’effectuer une activité ou une tâche et les capacités physiques ou psychiques mises en route.
Faut-il vraiment définir la fatigue ?
La question peut se poser tant la définition de la fatigue demeure floue. Même pour les dictionnaires qui se bornent à évoquer une “sensation désagréable à effectuer des efforts physiques ou intellectuels, provoquée par un effort intense, par une maladie, ou sans cause apparente” ou une “lassitude pénible avec difficulté d’agir survenant après un travail excessif ou un effort prolongé”. Mais est-il si important de définir avec précision cet état que chacun connaît fort bien, puisqu’il le vit presque quotidiennement, même s’il ne peut le définir avec précision ? Au contraire d’une poussée de tension artérielle, d’une prise de poids ou de la fièvre, la fatigue n’est pas mesurable : seul le malade est capable de l’évaluer et de la définir en fonction de ses expériences préalables.
Un symptôme universel et non spécifique…
La fatigue est banale et universelle. Un Français sur deux se dit fatigué. 10 à 15 % des hommes et 20% des femmes en souffrent au point de consulter. La fatigue représente 5 millions d’actes de médecine générale par an. Un symptôme qui fait donc partie de notre vie quotidienne et qui n’est pas en soi une maladie. Un symptôme non spécifique que l’on peut rencontrer dans pratiquement toutes les pathologies, autant physiques que psychiatriques. Dans 40 % des cas de fatigue chronique, une cause organique est retrouvée. Ce qui laisse 60% de fatigués chroniques sans raison. Parmi eux, nombreux sont ceux qui vont souffrir d’une maladie chronique.
Mais qui reste très personnel !
La fatigue est avant tout un symptôme très personnel et subjectif dont chacun a un ressenti en fonction de son vécu. En d’autres termes, on pourrait dire qu’il y a autant de fatigues qu’il y a d’individus fatigués ! Tout est une question de seuil de fatigue ou plus exactement du seuil de déclenchement de la sensation de fatigue. Un seuil plus bas chez certains qui expliqueraient leur plus grande vulnérabilité à la dépression, un stress, au mode de vie ou à l’alimentation ou, au contraire, une plus grande résistance.
Au temps des ours et des cavaliers scythes
Nul doute que le chasseur d’ours devait également éprouver de la fatigue après sa journée de chasse, tout comme ses congénères occupant l’essentiel de leur journée à rechercher de la nourriture. Une fatigue qui a intéressé les médecins depuis que l’art médical existe. Ainsi, Hippocrate avait déjà noté que les Scythes qui passaient trop de temps à cheval ressentaient un état de fatigue chronique ! En 1869, un dénommé Béard, médecin de son état, décrit un état de faiblesse psychique et physique qui regroupe une cinquantaine d’autres symptômes comme des douleurs, des perturbations nerveuses et autres troubles sexuels. Les prémices du SFC ?