Appelé syndrome d’épuisement professionnel, le burn out guette tout individu soumis à un stress excessif, prolongé ou répétitif. Le burn out n’est pas une fatalité si l’on sait réagir à temps !
Épuisement physique, mais aussi psychique, le burn out, littéralement “brûlé jusqu’au bout”, frappe de nombreux individus fatigués par leur travail. On estime entre un et cinq ans le temps d’exposition nécessaire pour produire ce syndrome d’épuisement si particulier et qui partage de nombreux points communs avec la troisième phase du syndrome général d’adaptation décrit par Selye.
Une usure progressive
Le développement du burn out dépend de la faculté de l’individu à résister au stress du travail. Les victimes du burn out vont s’épuiser mentalement et physiquement en essayant d’atteindre des objectifs irréalisables ou d’accomplir des tâches insurmontables. Le burn out est caractérisé par une forte composante émotionnelle, relationnelle et affective. Pour chaque victime, il correspond à l’arrêt de l’épanouissement au travail et de l’investissement personnel. Le burn out va apparaître lorsque l’individu n’aura plus assez de ressources pour faire face aux agressions et que ses capacités d’adaptation auront été épuisées. Certains parlent alors d'”effondrement”. D’autres de “brûlure” par le travail.
Karôshi au Japon
Le karôshi, qui signifie “excès de travail qui mène à la mort”, est un véritable phénomène de société au Japon. Chaque année, des milliers de travailleurs décèdent par infarctus du myocarde ou accident vasculaire cérébral lié à un surmenage professionnel combinant.
Des seuils de tolérance différents
Attention, burn out ne signifie pas nécessairement charge de travail élevée : certains, débordés par le travail, mais qui le vivent bien (ils sont épanouis), ne seront jamais en phase d’épuisement ou très tardivement ; d’autres, au contraire, vivront très mal une surcharge de travail, même modérée. Comme on le voit, le stress menant au burn out est plus lié à la façon de percevoir ou d’appréhender les choses qu’à l’intensité de l’agent stresseur. Pour beaucoup, le burn out apparaît lorsque les ressources sont épuisées ou lorsque le travail est dévalorisé.
Un épuisement émotionnel et physique
En pratique, le burn out va se traduire par un état de fatigue, un épuisement émotionnel, la perte du sens de l’accomplissement de soi au travail, la colère, l’impuissance, le cynisme et le désinvestissement relationnel. Les performances au travail vont s’en ressentir. Sur le plan physique, l’infarctus du myocarde est à craindre dans cette phase d’épuisement. Il vaut mieux s’arrêter à temps, dès la constatation des premiers symptômes.
Dix façons de résister au burn out
- Soyez fort psychiquement
- prenez du temps pour vous (loisirs)
- prenez du recul face aux événements.
- Développez votre capacité à faire face aux situations difficiles
- Développez votre confiance en vous
- Déléguez une partie de votre travail
- Définissez des priorités
- Diminuez la dimension affective dans vos rapports avec les autres
- privilégiez votre hygiène de vie (sport, alimentation, tabac, alcool)
- Développez vos relations familiales et sociales
Des professions particulièrement exposées
Le burn out caractérise surtout les professions au service d’autrui (police, soignants, justice, enseignants, travailleurs sociaux) dans lesquelles les idéaux et l’engagement personnel et émotionnel sont très forts, mais l’accomplissement personnel réduit. D’où la naissance d’un sentiment d’insatisfaction qui va déboucher sur une impression d’inutilité. Dans certains cas, le “burn-outé” peut devenir violent, agressif ou peut recourir aux substances psychoactives (drogues, alcool, médicaments). Son risque de dépression est augmenté.