Le défi de l’étude française “GuidAge”

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Le défi de l'étude française "GuidAge"
Le défi de l’étude française “GuidAge”

Les traitements de la maladie

L’étude “GuidAge” (Ginkgo biloba : utilité sur l’incidence de la démence avec l’âge) lancée en 2002 est une étude de grande ampleur puisque près de 3000 personnes ont été recrutées et suivies dans 25 centres mémoire en France pendant 5 ans !

GuidAge est la première étude en Europe dédiée à la prévention de la maladie d’Alzheimer. Elle est centrée autour d’un médicament entièrement d’origine naturelle, très bien tolérée et peu onéreuse. Cette étude doit son originalité à deux de ses caractéristiques qui font adhérer l’étude à une réalité de terrain.

En premier lieu, le critère d’inclusion : la plainte mnésique. La personne recrutée est une personne âgée de 70 ans et plus, indemne de démence et qui vient consulter son généraliste pour une plainte mnésique. Elle n’est pas recrutée sur la valeur de tests ou de constantes biologiques, mais sur une plainte spontanée quant à l’efficience de sa mémoire. Cette façon d’inclure tient compte des résultats de l’étude épidémiologique Paquid qui a montré que les patients qui se plaignent spontanément de leur mémoire ont trois fois plus de risque de développer une maladie d’Alzheimer. C’est un peu comme si les personnes étaient capables de percevoir un déclin dans leurs fonctions mnésiques avant que celui-ci puisse être mis en évidence par les tests psychométriques usuels. Ces personnes apparaissent comme les candidats idéaux pour évaluer une démarche préventive !

En second lieu, le mode de recrutement des sujets : par le médecin généraliste, afin de s’approcher le plus possible de la situation rencontrée dans la vie quotidienne. Une personne âgée qui se rend compte (ou dont l’entourage se rend compte) d’un déficit mnésique ira en parler plus spontanément à “son” médecin, avec qui elle tisse des relations proches. Puis le médecin généraliste collabore avec des centres mémoires répartis sur le territoire, dans lesquels la plainte est analysée plus précisément à l’aide de différents tests neuropsychologiques.

GuidAge en chiffres

2 864 patients, 658 médecins généralistes, 25 centres mémoires, 240 mg/jour d’extrait standardisé de ginkgo biloba (Egb 761), quatre visites par an chez le médecin généraliste, une visite annuelle dans un centre mémoire

Une cousine américaine

Le ginkgo peut être fier d’activer bien des curiosités. Outre-Atlantique aussi, l’extrait de ginkgo est au centre de GEM (The Ginkgo Evaluation of Memory study), étude lancée aux États-Unis peu avant l’étude française. Bien que son critère d’inclusion soit moins spécifique (personne âgée de 75 ans n’exprimant pas forcément la plainte mnésique) et son mode de recrutement très ouvert (téléphone, mailing, annonces presse ou tv), elle est construite sur le même modèle de comparaison de deux groupes, l’in recevant l’extrait, l’autre non. Les deux études doivent rendre compte de l’effet préventif sur la survenue de démence. La prévention par l’Egb 761®, extrait standardisé de ginkgo biloba, permet-elle de retarder l’entrée dans la démence ? Réponse en 2008 pour GEM, l’américaine ; en 2010 pour GuidAge, la française.

Neuroprotection et aussi

L’analyse des prélèvements plasmatiques prévus dans le protocole permettra d’accéder à des données biologiques et génétiques. Outre l’effet neuroprotecteur de l’extrait de ginkgo que l’étude cherche à confirmer, ces données indiqueraient des éléments de réponse à la question : existe-t-il des marqueurs biologiques, voire génétiques, de la maladie d’Alzheimer chez des personnes se plaignant de troubles mnésiques ?

 

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