La réponse à cette question n’est pas aisée et les experts ne sont pas tous unanimes sur ce point. Explications.
Le ronflement favorise-t-il les maladies du cœur ?
Au cours des dernières décennies, de nombreuses études cliniques ont analysé la relation entre le ronflement et certaines maladies du cœur et des vaisseaux. Les premières études se sont intéressées aux effets du ronflement sur la pression artérielle. À l’exception d’une seule étude, toutes concluaient que l’hypertension artérielle était plus fréquente chez les ronfleurs que chez les non-ronfleurs. Le ronflement privilégierait-il la survenue d’une hypertension artérielle ? Pas nécessairement ! En effet, en scrutant les résultats des études, les scientifiques se sont rendu compte que l’association entre ronflement et hypertension pouvait aussi s’expliquer par l’existence de “facteurs confondants”. En effet, le ronflement et l’hypertension artérielle augmentent tous deux avec l’âge et sont soutenus par le surpoids. La coexistence de l’hypertension et du ronflement chez un même malade pourrait donc être une simple coïncidence, et non une relation de cause à effet ! Plus récemment, des études associant mesures de la pression artérielle et mesures du ronflement n’ont prouvé aucune relation entre ronflement simple et hypertension. Le ronflement isolé ne semble donc pas privilégier la survenue d’hypertension artérielle.
Ronflement n’est pas apnée !
Notez également que la plupart des études consacrées à la relation entre ronflement et hypertension artérielle étaient basés sur de simples questionnaires, sans enregistrements polysomnographiques. d’après les experts, il est possible que certains des ronfleurs recrutés pour les études aient souffert d’apnées du sommeil méconnues, et non de ronflement simple. Or, il est établi que l’apnée du sommeil, elle, favorise la survenue d’hypertension artérielle. D’abord nocturne, cette hypertension peut devenir permanente avec le temps.
En ce qui concerne les autres maladies cardiovasculaires, il n’existe aucune étude scientifique qui réponde à la question. D’après la communauté scientifique, il est peu probable que le ronflement simple, non accompagné de somnolence diurne, puisse privilégier la survenue d’infarctus du myocarde ou d’accidents vasculaires cérébraux.
Le ronflement, une simple nuisance sonore ?
Si le ronflement simple ne soutient pas la survenue de maladies cardiovasculaires, n’est-il pour autant qu’une simple nuisance sonore ? Pas si sûr ! Les gros ronfleurs se plaignent fréquemment de somnolence, conséquence, selon les spécialistes, d’une fragmentation du sommeil. Cette fragmentation serait elle-même due à des micro-éveils provoqués par les efforts respiratoires accrus que doit fournir le ronfleur. Ainsi, ce syndrome se distingue du ronflement simple et du syndrome d’apnées : il a été baptisé “Syndrome de Haute Résistance des Voies respiratoires Supérieures”. L’impact de ce syndrome sur la santé fait l’objet de nombreux débats.
Polysomnographie
Ce terme est dérivé du grec : “poly”, qui signifie “nombreux”, “somno”, qui signifie “durant le sommeil” et “graphie”, qui fait référence au fait “d’en garder la trace”. Cet examen consiste à enregistrer simultanément de nombreux signaux physiologiques pendant le sommeil. La polysomnographie est l’examen clé dans le diagnostic des apnées du sommeil.
Syndrome d’Apnées du sommeil
Dans le SAS, les apnées s’accompagnent de ronflements bruyants, de micro-éveils fréquents et d’une chute du taux d’oxygène dans le sang. À long terme, ces micro-éveils sont responsables d’un stress cardiovasculaire et de modifications hormonales. Il en résulte un risque accru de maladies cardiovasculaires. Ainsi, contrairement au ronflement simple, les apnées répétées ont un impact sur notre santé.