Le stress d’hier à aujourd’hui
Le stress n’est pas une maladie moderne, ni le fléau du siècle comme on le qualifie parfois, mais un mécanisme de défense face à un agresseur, une réponse physiologique stéréotypée, la même ou presque depuis la nuit des temps. Un processus de défense identique, qu’il s’agisse de sauver sa peau… ou de passer son permis de conduire !
Si le stress au sens large existe depuis la nuit des temps, sa définition et son mode d’action sont assez récents puisqu’ils datent de 1936. On les doit à un médecin physiologiste canadien, le docteur Hans William Selye, qui en a fait la première description dans un livre The stress of life (le stress de la vie) : “Le stress est un syndrome général d’adaptation (SGA), une agression psychique produisant une réaction non spécifique neuro-endocrinienne et éventuellement des manifestations psychopathologiques”. En d’autres termes, le stress désigne la réponse (réaction) de l’organisme aux différentes agressions physiologiques ou psychologiques (émotions comprises).
L’origine du mot stress
Ce mot d’origine latine, stringere, qui signifie serrer, tendre ou étreindre, a été utilisé en France au Moyen Age sous la forme de “destrece” qui deviendra plus tard le mot détresse. Il a ensuite été repris dans le langage anglo-saxon sous la forme de “distress”, pour aboutir finalement à “stress”. Ce mot, passé désormais dans le langage courant, signifie littéralement “pression”, “contrainte” ou encore “agression”. Attention, le mot stress désigne l’action de l’agent stresseur et la réaction de l’organisme. Autrement dit, le stress…. nous stresse !
Un mécanisme de défense
Un état de stress résulte d’une réponse de l’organisme face à un ou plusieurs agents qu’on appelle “stresseurs”, réponse d’origine hormonale destinée à lutter contre la perturbation engendrée par le ou les agents stresseurs. Le stress est la conséquence de changement(s) qui met(tent) mal à l’aise, psychiquement et physiquement. Il s’agit donc d’un véritable mécanisme de défense de l’individu face à une situation, agréable ou pas, et dont la finalité sera l’adaptation, réussie ou pas.
Une réaction spécifique chez l’homme
La définition du stress proposée par Selye, bien que séduisante, n’en demeure pas moins dépassée car trop simpliste et réductrice. De nombreuses expériences tendent par exemple à prouver que la nature de l’agent stresseur induit des sécrétions hormonales différentes dans certaines circonstances, comme la sécrétion de testostérone par exemple. Chez l’homme, la réaction devient spécifique, non stéréotypée et variable selon les individus. Certains auront de fortes réactions, d’autres peu ou pas. La notion de spécificité est très importante car elle laisse entrevoir la possibilité d’une adaptation.
Des hormones certes, mais pas seulement…
Le stress ne doit pas être considéré de façon isolée et se réduire à une simple sécrétion d’hormones qui entraînerait des modifications physiologiques, en référence aux expériences de Selye. La réponse au stress est multi-dimensionnelle. Le vécu de l’individu, son hérédité, sa personnalité, son environnement mais aussi ses expériences passées jouent un rôle essentiel dans sa façon de réagir au stress.
Des animaux victimes d’ulcères
Dans l’expérience de Selye, les animaux soumis à différents stress (froid, maladies, brûlures) développaient des ulcères gastro-intestinaux et des hémorragies ganglionnaires. Leurs glandes surrénales, elles, s’atrophiaient. Si les expériences et surtout les conclusions qu’en tira Selye paraissent dépassées de nos jours, on lui doit toujours l’explication physiologique de base du stress : une agression psychique ou physique qui produit une réaction endocrinienne.