Alors que les troubles respiratoires nocturnes sont connus depuis l’Antiquité, l’individualisation du syndrome d’apnées en tant qu’entité clinique à part entière date uniquement de 1976.
En voici la définition…
♣ Le syndrome d’Apnées du sommeil se caractérise par des épisodes répétés d’obstruction complète ou partielle des voies respiratoires supérieures au cours du sommeil, sources d’apnées ou d’hypopnées. La définition de l’apnée est claire : arrêt de plus de 10 secondes su flux respiratoire. Quant à l’hypopnée, il n’existe pas de vrais consensus sur sa définition. À ce jour, l’hypopnée est plus souvent définie comme une diminution du flux respiratoire d’au moins 50% pendant plus de 10 secondes.
♣ L’index d’Apnées Hypopnées (IAH), c’est-à-dire le nombre d’apnées d’hypopnées par heure de sommeil, se calcule comme suit :
IAH = (nombre d’apnées + nombre d’hypopnées) / durée du sommeil (min) x 60
Des critères diurnes ET nocturnes sont nécessaires.
Une valeur d’IAH n’a de sens que si elle se traduit par des signes cliniques. La survenue de plus de cinq événements respiratoires obstructifs par heure de sommeil est nécessaire pour pouvoir parler de syndrome d’apnées. Font partie de ces événements respiratoires les épisodes d’effort respiratoire et la diminution du flux respiratoire, voire son arrêt. La personne est alors en proie à des micro-éveils fréquents, responsables d’un sommeil non réparateur. Peuvent s’y ajouter des épisodes d’étouffement, des besoins fréquents d’aller aux toilettes, etc. Pourtant, des manifestations nocturnes seules sont insuffisantes pour parler de syndrome d’apnées : elles doivent obligatoirement être à l’origine de symptômes diurnes. Comptent parmi les symptômes diurnes la fatigue, l’hypersomnolence et les troubles de la concentration.
Apnée obstructive et apnée centrale
Le plus souvent, l’arrêt du flux respiratoire est dû à une obstruction des voies aériennes supérieures, tandis que le sujet persiste à faire des efforts respiratoires. Ainsi, les mouvements du thorax et de l’abdomen se poursuivent. Malgré tout, la contraction des muscles respiratoires n’est pas suffisante pour faire entrer l’air dans les poumons. Et pour cause : les voies aériennes supérieures sont obstruées. L’arrêt du flux respiratoire peut aussi être d’origine centrale. On parle alors d’apnée centrale du sommeil. Dans ce cas de figure, le cerveau cesse d’envoyer des commandes aux muscles respiratoires. Les mouvements du thorax et de l’abdomen sont interrompus. Contrairement aux apnées obstructives, les apnées d’origine centrale s’accompagnent souvent d’insomnies. Les personnes atteintes ne sont pas nécessairement en surpoids et leur moyenne d’âge est plus élevée que dans les apnées obstructives. Ces apnées centrales peuvent coexister avec une insuffisance cardiaque, une sclérose en plaque, une maladie de Parkinson etc.
Tests pour déterminer la fatigue et l’hypersomnolence
Des tests permettent de déterminer les répercussions diurnes du syndrome d’apnées, notamment la fatigue et l’hypersomnolence. La méthode la plus simple est l’échelle de somnolence d’Epworth. Basée sur un simple questionnaire, elle détermine la probabilité d’endormissement lors de diverses activités de la journée.