Pour lutter contre les nuisibles, on se fait aider par les abeilles, les papillons, les mésanges… Plus facile qu’il n’y paraît. Et, plus écolo aussi !
Les auxiliaires ?
Ce sont les ennemis naturels des ravageurs des cultures. On trouve parmi eux des prédateurs, des parasites ou des agents de certaines maladies qui détruisent les nuisibles. On compte aussi les insectes pollinisateurs, responsables de la fécondation de nombre de plantes cultivées parmi les auxiliaires de culture. En les protégeant, en leur offrant gîte et couvert ou simplement en ne les bombardant pas de pesticides, on gagne plein d’alliés !
À qui fait-on confiance ?
Outre les insectes pollinisateurs comme les abeilles et les papillons qui favorisent la biodiversité par le transfert du pollen, d’autres animaux peuvent veiller sur notre potager et notre jardin. C’est le cas, bien évidemment, des coccinelles, des syrphes ou des bombyles, qui sont des prédateurs directs des pucerons, mais aussi… de bestioles que l’on chasse parfois à tort comme les taupes. Il faut savoir que celles-ci se nourrissent de nombreux parasites comme les redoutables courtilières, les vers gris, les limaces ou les tipules. Il en va de même de la belette ou de la couleuvre que l’on a pourtant rarement envie de croiser quand on contemple ses rosiers ou ses hortensias ! Plus consensuels, les grenouilles et autres crapauds se nourrissent de larves de moustiques et d’insectes alors que le hérisson se régalera des gastéropodes, si nuisibles aux jeunes pousses tendres. Enfin, on n’oubliera pas les oiseaux, qui se nourrissent de petits insectes.
Comment accueillir des auxiliaires dans son jardin ?
Autour des parcelles
On réserve ou l’on crée des haies, des boisements, des fossés, une mare (un point d’eau, même petit, est une manière sûre de fixer la faune au jardin). On garde les arbres morts, on entretient les bandes enherbées par une coupe haute (15cm) et l’on préfère la fauche au gyrobroyage. On évite tout entretien des bords de parcelle entre le 15 mars et le 15 juillet, période de floraison et de reproduction. Enfin, on chouchoute notre petit monde en installant des gîtes à chauves-souris, des nichoirs à oiseaux et/ou des perchoirs pour les rapaces… Il s’agit de ménager des refuges à la faune en acceptant l’idée que le jardin ne soit pas nickel… Un tas de bois mort pourra accueillir des batraciens ou des hérissons tandis que quelques feuilles mortes serviront à une foultitude de petits insectes…
Sur les parcelles elles-mêmes
On mise à fond sur la biodiversité en évitant bien sûr les traitements phytosanitaires chimiques et en adoptant une approche raisonnée à base de produits moins agressifs comme les purins de plantes en traitement de prévention, en utilisant seulement des engrais bio. On raisonne l’assolement en choisissant des cultures diversifiées, on favorise l’enherbement des vergers et des vignobles et l’on proscrit le labour profond au profit d’un labour superficiel. Laisser un espace en jachère ou semer une prairie fleurie permet d’attirer les insectes pollinisateurs.
On privilégie les haies mixtes
Pourquoi ? Parce que ce sont de véritables réservoirs d’auxiliaires. Des arbustes à baies permettront de nourrir les oiseaux tandis qu’ils pourront nicher dans des espèces à feuillage persistant. Ces haies fleuries attireront en outre les papillons et autres insectes pollinisateurs. On privilégie les plantes qui sont éloignées de la famille de la plante cultivée pour éviter la transmission de ravageurs ou de maladies. Par exemple, le prunellier doit être évité aux abords des vergers de pêchers, de pruniers ou d’abricotiers. Dans les vergers de pommiers ou de poiriers, l’aubépine peut transmettre le feu bactérien. À l’inverse, le chêne vert, le chèvrefeuille, le cornouiller, le noisetier, le chêne pubescent ou encore l’orme… abritent des acariens auxiliaires de la vigne.