Les Ronflements et l’apnée du sommeil. Le ronflement est souvent prétexte à moquerie de la part de ceux qui n’en souffrent pas, alors que les ronfleurs eux-mêmes ou leur entourage ne s’en amusent pas toujours. Il s’agit d’un phénomène très répandu. Après l’âge de 40 ans, environ 60% des hommes et 40% des femmes ronflent épisodiquement durant la nuit. Ce ronflement traduit une gêne à l’écoulement de l’air au niveau de la gorge, ou plus exactement du pharynx. Il correspond à la vibration rapide des parois du pharynx. Durant le sommeil, ces parois se relâchent et ont tendance à se rapprocher l’une de l’autre. Il se produit alors une vibration de ces tissus qui engendre un ronflement. Si les conséquences du ronflement simple se résument principalement en un préjudice social ou psychologique, le ronflement en lui-même n’a aucun impact réel sur notre santé.
Toutefois, le ronflement peut masquer une autre pathologie plus grave, à savoir le syndrome d’Apnées du Sommeil. Connu depuis l’antiquité, mais jamais décrit en détail avant 1976, ce syndrome se caractérise par des arrêts respiratoires récurrents, plus ou moins longs, durant la nuit. Lorsque ces arrêts respiratoires durent 10 secondes ou plus, on parle d’apnées. Durant ces pauses respiratoires, les structures molles de la gorge, à savoir les parois du pharynx, le voile du palais et la base de la langue, s’accolent les unes aux autres, empêchant le passage de l’air. Les efforts inspiratoires du sujet ne font qu’aggraver ce blocage. Après quelques inspirations inefficaces, la chute du taux d’oxygène dans le sang alerte le cerveau, qui déclenche un réveil partiel du sujet. Cette stimulation cérébrale redonne du tonus aux parois du pharynx, qui finissent par se contracter, rendant le passage de l’air à nouveau possible.
Les Ronflements et l’apnée du sommeil. Ces apnées du sommeil sont en règle générale associées à des ronflements bruyants, à des micro-éveils fréquents ainsi qu’à une chute du taux d’oxygène dans le sang. Pour que le médecin puisse poser le diagnostic de syndrome d’apnées, il est impératif que des symptômes diurnes et des manifestations nocturnes coexistent. Parmi les symptômes diurnes, nous retiendrons avant tout une grande fatigue, une hypersomnolence non expliquée et des troubles de la concentration. Les manifestations nocturnes obligatoires pour la pose du diagnostic sont la présence de cinq événements respiratoires obstructifs par heure.
L’impact de ce Syndrome d’Apnées du sommeil sur la santé a fait l’objet de nombreuses études cliniques, tout particulièrement depuis la généralisation des enregistrements du sommeil. Alors que quelques apnées isolées au cours de la nuit n’ont aucune conséquence majeure sur la santé, la survenue d’apnées fréquentes, à savoir plus de cinq apnées durant une heure de sommeil, est beaucoup plus préoccupante. Dans ce cas, les apnées ne sont pas anodines et doivent être prises au sérieux.