La période de la périménopause est dans notre civilisation une période difficile, car dévalorisée. Il s’ensuit des troubles de l’humeur et du sommeil dont il est difficile de dire s’ils sont liés directement à la baisse des estrogènes ou au contexte social.
Déprime, fatigue et irritabilité
Est-ce lié exclusivement aux hormones ? C’est une période toute particulière de la vie où de nombreux événements interviennent et peuvent, à eux seuls, expliquer les difficultés émotionnelles.
C’est le moment pour les enfants de quitter le nid familial : cet événement est bouleversant même s’il est attendu et souhaité. Parfois, des conflits conjugaux conduisent à une remise en question du couple. Les pressions au sein du travail s’accentuent. Les parents, souvent plus âgés, ont au milieu du gué, notamment au niveau des générations, entre celle des enfants et celle des parents. Et également dans sa propre vie : à cinquante ans, elle sait qu’elle a devant elle de nombreuses années qui peuvent être des années d’épanouissement et de bonheur. Mais le discours ambiant fait croire que plus rien n’est possible.
C’est aussi le moment de prises de conscience profondes sur le sens de la vie. La perte des êtres chers favorise cette réflexion. L’investissement mis dans le travail où les pressions sont de plus en plus grandes semble inutile ou tout du moins excessif. Supporter depuis 25 à 30 ans les colères du mari ou son absence de participation au niveau de la vie familiale devient par trop difficile.
Sans oublier ce que l’on pourrait appeler le démon de midi : un compagnon plus tendre, plus attentionné que l’époux qui peut conduire à remettre en question les années de mariage. Et devant soi de nombreuses années à vivre dont on a envie de profiter à fond.
Quelle est l’influence réelle de la diminution des hormones sur les signes multiples de fragilité psychique et nerveuse ? Elle est difficile à préciser. Ce qui est sûr, c’est que le seul traitement hormonal substitutif est souvent insuffisant pour améliorer les choses.
Troubles du sommeil
Les problèmes de sommeil semblent plus fréquents après 50 ans chez l’homme comme chez la femme, mais celle-ci apparaît plus vulnérable. Là encore, le seul traitement hormonal est souvent insuffisant.
Les troubles du sommeil, au maximum l’insomnie, génèrent une fatigue qui, au fur et à mesure, va conduire à des modifications de l’humeur dans la journée avec irritabilité, compensation alimentaire, crises de larmes… Pour améliorer tout cela, un nouvel art de vivre est indispensable.
Dans la population générale, environ deux personnes sur dix vont souffrir à un moment donné d’anxiété, de déprime, de fatigue, d’irritabilité, d’insomnie, de stress. Ce sont des moments où l’on se sent particulièrement fragile et vulnérable. Au moment de la ménopause, cela touche quatre femmes sur dix.