Quand le cœur souffre
Les maladies cardiovasculaires constituent en France la première cause de mortalité. Elles concernent environ 30% des décès. Ces maladies touchent le cœur ou les vaisseaux, notamment les artères, entraînant angine de poitrine, infarctus, artérite, accidents vasculaires cérébraux. La ménopause est une période à risque.
La protection des vaisseaux disparaît
À 40 ans, la maladie coronarienne touche 6 hommes pour 1 femme. Ensuite, le rapport entre hommes et femmes diminue.
Sauf cas particuliers, les femmes ne font pas de crise cardiaque avant la ménopause. Les accidents cardiovasculaires sont ensuite de plus en plus fréquents au fur et à mesure que l’âge augmente, et particulièrement après 65 ans. Ceci tend à prouver que les femmes sont protégées avant la ménopause et une dizaine d’années encore après. Cette protection est vraisemblablement liée à la présence des hormones féminines, mais pas uniquement. L’effet bénéfique des estrogènes serait dû en partie à leur action sur les lipides sanguins. Après la ménopause, on constate en effet une augmentation du cholestérol total et du “mauvais” cholestérol et une baisse du “bon” cholestérol. Les estrogènes agiraient, de plus, directement sur la paroi des artères en renforçant ses systèmes de protection contre l’athérosclérose.
Si les hormones jouent vraisemblablement un rôle, d’autres facteurs augmentent à coup sûr la fréquence des maladies cardiovasculaires. Il est de plus en plus évident que le mode de vie joue un rôle majeur.
Les estrogènes ne font pas tout
La maladie coronarienne est une maladie plutôt rare pour les femmes à 40 ans. Toutefois, les femmes qui font un infarctus à cet âge meurent plus souvent que les hommes dans le même cas. Car les estrogènes ne font pas tout. Ils ne peuvent pas protéger contre les autres risques qui augmentent chez la femme depuis une vingtaine d’années : tension artérielle élevée, taux de cholestérol élevé, obésité.
Les facteurs de risque
Les maladies cardiovasculaires augmentent avec :
♦ Le taux de cholestérol
♦ La tension artérielle
♦ Le taux de sucre dans le sang
♦ Le taux d’homocystéine
♦ Le poids
♦ Le tabagisme
♦ La sédentarité
♦ Le stress
♦ L’excès de sucres rapides et de graisses
La différence entre hommes et femmes avant 50 ans s’explique aussi peut-être par la façon de manger, la moindre consommation de tabac, la plus grande attention que les femmes portent à leur poids. De plus, avec les règles, les femmes ont régulièrement une élimination de sang et donc de fer. Ceci est peut-être bénéfique, car le fer en excès est à l’origine de troubles cardiovasculaires. Ce qui semble de plus en plus certain, c’est que le traitement hormonal ne protège pas des maladies cardiovasculaires. Il est possible même qu’il augmente le risque.
La meilleure prévention passe donc par une bonne hygiène de vie, associant une excellente diététique et de la détente.
Le poids, ennemi public numéro 2
La crainte de prendre du poids est justifiée, car on observe effectivement une prise de poids chez la femme aux environs de 50 ans. Cette prise de poids intervient chez les femmes, qu’elles suivent ou non un traitement hormonal, il y a deux raisons probables à ces kilos superflus :
♠ Un changement alimentaire avec une augmentation, dans la ration alimentaire, des sucres et des graisses ;
♠ Une activité physique moindre
Les modifications hormonales de la ménopause conduisent à une répartition différente des graisses chez la femme. Pendant la vie génitale, les graisses sont réparties sur les cuisses et les hanches, constituant ainsi une réserve vite mobilisable pour les grossesses et l’allaitement. À la ménopause, les graisses se déplacent vers le ventre ! Et en même temps, la masse musculaire diminue.