Peut-on y voir clair ?
Comprendre les femmes
Dans le corps des femmes, tout est mouvance, changement, adaptation. A chaque cycle, le jeu des hormones donne un nouveau sens au mot équilibre.
La ménopause est cette période de la vie des femmes où les règles s’arrêtent. Pour beaucoup de femmes, c’est un soulagement synonyme de liberté. Mais pour d’autres, c’est le signe de l’avancement des jours, de l’approche de la vieillesse. De nombreuses craintes y sont associées avec, notamment, celle de vieillir et de ne plus être séduisante. Reconnue pour sa sagesse dans certaines civilisations, la femme ménopausée doit auparavant affronter la tempête du déséquilibre hormonal qui souffle pendant la ménopause.
Pour bien comprendre le phénomène de la préménopause et de la ménopause, il faut revenir sur le mécanisme des règles. À la naissance, la petite fille présente dans ses ovaires un certain nombre de cellules, appelées ovocytes, qui sont au repos.
Un phénomène cyclique
Au moment de la puberté, sous l’action d’hormones fabriquées par l’hypophyse, un fonctionnement cyclique se met en place et tous les 28 jours en moyenne vont apparaître les règles. Les règles correspondent à la desquamation de la muqueuse de l’utérus, desquamation qui se produit seulement en l’absence de fécondation. Le premier jour des règles est le premier jour du cycle. Chaque cycle comprend deux parties : la première partie, ou phase folliculaire, voit le développement, au niveau d’un ovaire, d’un follicule. Ce follicule sécrète des estrogènes. Il contient un ovocyte qui, progressivement, deviendra un ovule.
Puis survient l’ovulation : à ce moment, le follicule arrive à maturation. Il éclate et libère l’ovule.
Suit la seconde partie du cycle ou phase lutéinique avec sécrétion de la progestérone qui favorise le développement de la muqueuse de l’utérus. Celle-ci tend à constituer un nid pour un oeuf éventuel. L’œuf est un ovule fécondé par un spermatozoïde.
En l’absence de fécondation, les taux hormonaux de progestérone et d’estrogènes chutent et la muqueuse utérine desquame : ceci constitue les règles.
Ce phénomène cyclique est sous l’influence de l’hypophyse, elle-même sous contrôle de l’hypothalamus, qui répond également aux taux dans le sang des deux types d’hormones fabriquées par les ovaires : les estrogènes et la progestérone. Ce fonctionnement est très sensible aux neuromédiateurs comme l’adrénaline. Or les neuromédiateurs sont fabriqués en fonction de nos émotions. La vie émotionnelle a donc des répercussions sur les cycles.
Le tabac, ennemi public numéro 1
Non content de dessécher la peau, d’approfondir les rides, de détruire les poumons, d’abîmer les artères, le tabac s’attaque aux hormones. Il est le seul facteur qui avance avec certitude l’âge de survenue de la ménopause. Dans nos sociétés occidentales, celle-ci survient en moyenne vers 50/51 ans. Avec le tabac, elle arrive 1 à 2 ans plus tôt.