Lorsqu’un ronflement pathologique est suspecté, l’évaluation du ronflement dans un laboratoire du sommeil s’impose pour établir un diagnostic.
Les critères du ronflement
Comme tout autre bruit, le ronflement se définit par différents critères, comme son intensité, sa fréquence, son timbre et sa durée. D’autres facteurs doivent également être pris en compte. L’enregistrement du sommeil en laboratoire permet de déterminer à quel moment, ou stade du sommeil, commence le ronflement, combien de fois il se répète, s’il est exclusivement inspiratoire ou aussi expiratoire etc.
L’index de ronflement
La subjectivité et le manque de précision des réponses obtenues lors de l’interrogatoire du présumé ronfleur ou de son conjoint ont rendu nécessaire la définition d’un index de ronflement (IR), mesuré par polysomnographie. L’IR correspond au nombre de ronflements émis par heure de sommeil.
Le rôle du microphone
Les techniques d’enregistrement, non standardisées, varient selon les laboratoires du sommeil, mais l’utilisation du microphone est incontournable. En revanche, son emplacement varie et parfois, deux microphones sont utilisés. Il peut être suspendu au-dessus de la tête du sujet, à une distance variable, ou être fixé directement sur le patient, au niveau du cou, du sternum ou du front. Les patients tolèrent généralement bien. Il est d’ailleurs possible de le fixer après l’endormissement, pour un confort maximal. Placé au niveau du cou, le microphone enregistre les bruits liés au passage de l’air dans la trachée lors de l’inspiration et de l’expiration : les bruits trachéaux. L’analyse informatique de l’enregistrement permet de détecter la présence d’un ronflement, d’en évaluer l’intensité et de repérer clairement les phases de silence, ou apnées. Le type de ronflement émis peut être déterminé, permettant de distinguer un bruit respiratoire normal et bénin d’un ronflement avec apnées.
Les enregistreurs ambulatoires
Les appareils d’enregistrement, souvent équipés de cartes mémoires plutôt que de cassettes, sont peu encombrants. Il existe de nombreux enregistreurs ambulatoires que le patient peut ramener à son domicile. Notez toutefois que l’enregistrement du sommeil à domicile n’est pas toujours concluant à cause du manque de surveillance ou d’une mauvaise utilisation du matériel. En plus de l’enregistrement du ronflement, un capteur de position et une pince digitale d’oxymétrie permettent d’associer la survenue d’un ronflement à la position du patient ou à une chute du taux d’oxygène dans le sang, évocatrice d’une apnée.
Intensité et fréquence du ronflement
Le critère d’intensité, s’il est utilisé dans la plupart des cas, n’est pas fermement établi par des standards. Selon les sources, le niveau de bruit définissant un ronflement “fort” se situe entre 45 à 95 décibels. Les mesures sont prises par les électrodes et traitées informatiquement, mais les observations des techniciens du laboratoire sont également prises en compte. Le conjoint du ronfleur peut d’ailleurs révéler des informations sur la fréquence du ronflement. Certaines personnes ne ronflent pas toutes les nuits, au grand soulagement de leur conjoint. L’Index de Ronflement, c’est-à-dire le nombre de ronflements émis par heure de sommeil, et la durée du ronflement, permettent d’établir la sévérité du trouble.