Très rares sont les jardins qui constituent un environnement parfaitement homogène. Même dans les plus petits, on trouve différentes zones où les conditions de culture ne sont pas tout à fait identiques. C’est ce que l’on appelle couramment des microclimats, lesquels peuvent être très divers, zones d’ombre dense ou partielle, avec plus ou moins d’humidité ; banquettes surélevées, exposées au midi, où les plantes ont une croissance précoce ; zones sèches situées en plein vent ou à l’abri d’un mur… Chaque microclimat offre l’occasion de jardiner de façon différente et d’exploiter au mieux toutes les possibilités d’un jardin ou de surmonter les difficultés qui peuvent se présenter. Il faut donc commencer par déterminer quels sont ces microclimats, afin de pouvoir choisir les plantes qui s’y adapteront le mieux.
Poches de gelée
Certains endroits sont plus favorables que d’autres à la formation de gel. C’est par exemple le cas des creux de vallées ou d’autres dépressions du relief, car l’air froid a tendance à descendre le long des pentes jusqu’à ce qu’il soit arrêté par une pente opposée. Une poche de gelée peut également se former quand de l’air froid s’accumule derrière un obstacle, comme un mur ou une haie très dense : il faut donc éclaircir suffisamment les haies pour éviter ce genre d’inconvénient.
Goulets à vent
Un étroit passage entre des bâtiments ou entre des arbres peut canaliser les vents en les faisant circuler à grande vitesse, ce qui augmente d’autant leurs effets dévastateurs sur la végétation. Tenez-en compte quand vous envisagez de planter une nouvelle rangée d’arbres ou de construire une remise à outils ou une serre.
Si un tel goulet existe déjà dans votre jardin, mettez en place un coupe-vent. Celui-ci doit être suffisamment perméable de l’air en circulation ; sinon, le vent infléchirait simplement sa course vers le haut en butant contre l’obstacle, avant de retomber de l’autre côté.
Zones de forte chaleur
Les endroits soumis à un ensoleillement important et abrités des vents peuvent devenir très chauds et très secs, surtout en été. C’est par exemple ce qui s’observe au pied d’un mur exposé au sud, car ce mur absorbe en grande quantité le rayonnement solaire et diffuse ensuite progressivement de la chaleur sur le sol environnant. L’effet se trouve encore accentué dans l’angle interne formé par la jonction de deux murs, endroit où se crée une zone de chaleur particulièrement intense. Efforcez-vous d’améliorer l’aptitude du sol à retenir un maximum d’humidité et choisissez des plantes capables de supporter la sécheresse.
Ombre
De grands arbres touffus ou des bâtiments déterminent des zones d’ombre. Au pied d’un mur ou à proximité des racines d’un arbre, l’ombre est sèche. Elle est humide là où il y a suffisamment d’eau. Les sols lourds et argileux sont ceux qui retiennent le mieux l’humidité.
Ombre humide : la base d’une pente est l’endroit typique où l’on trouve des zones d’ombre humide : l’eau s’y accumule sous l’effet du ruissellement et la végétation, en surplomb, y crée de l’ombre.
Ombre sèche : on y trouve couramment une ombre sèche au pied des arbres, car leurs racines absorbent l’humidité du sol. On peut également en trouver près d’un mur ou d’une haie haute et dense ; de telles structures font en effet obstacle à la pluie, que le sol ne reçoit, de ce fait, qu’en très faible quantité. De plus, quand il s’agit de murs en briques, ceux-ci absorbent l’humidité du sol. Bon nombre de plantes, toutefois, supportent une ombre humide.
Autres microclimats
Pentes
Les terrains en pente sont particulièrement exposés à l’érosion des pluies, des plantes tapissantes peuvent assurer la stabilité du sol grâce à l’étalement de leurs racines et permettre à d’autres plantes de pousser en toute sécurité. Elles nécessitent un minimum d’entretien et protègent également le sol contre les effets du vent. Sur les pentes ensoleillées, la végétation se développe rapidement et sa floraison est précoce. Les pentes humides peuvent nécessiter la mise en place de murettes de soutènement qui permettront d’aménager des surfaces de culture horizontales.
Pollution
L’eau, le sol et l’air souffrent de plus en plus des effets de la pollution. C’est surtout vrai près des villes, des zones industrielles et des axes routiers. Dans les jardins, il n’y a malheureusement pas grand-chose à faire. Mais on peut se protéger de certains polluants d’ l’air, comme le plomb, en entourant le jardin de plantations très denses.
Salinité
Dans les zones littorales, le sel transporté par le vent venu de la mer peut dessécher le feuillage et détruire les racines s’il s’accumule dans le sol. La seule solution consiste à choisir des plantes qui supportent ce type d’environnement.
Des plantes pour différents microclimats
Tolérances au vent : achillée, anaphalis, armoise, berbéris, buglosse, canna, centaurée, charme, crocus, elaeagnus pungens et cultivars, escallonia, fusain, genêt, genêt d’Espagne, genévrier, géranium, grisélinia, hêtre, houx, if, jacinthe du cap, laurier du Portugal, laurier-tin, leptospermum, lierre des Canaries, lin de nouvelle-Zélande, mélèze, narcisse, œillet, oranger du Mexique, Pyracanthas, rosier rugueux, thuya, vergette.
Résistantes à la sécheresse : Achillée, arabis, aubriette, ciste, corbeille d’argent, frémontia, genêt, jasmin de Virginie, millepertuis, Népète, orpin, Panicaut, pourpier, romarin, santoline, tamaris, vitis coignetiae, weigela.
Destinées à l’ombre sèche : Alchémille, berberidopsis corallina, buis, chèvrefeuille du Japon, consoude, elaeagnus, epimedium, fragon, houx, iris gigot, lauréole, lierre des Canaries, mahonia, millepertuis, pervenche, tellima.
Destinées à l’ombre humide : Akebia, anémone du Japon, arum, barbe de bouc, bergenia, chèvrefeuille, digitale, hellébore, hosta ou funkia, houblon doré, laurier des pontagnes, muguet, nivéole, paeonia, perce-neige, pieris, pittosporum, primevère, quamash, rhododendron et azalée, sarcococca ruscifolia, skimmia japonica.