Quatre étapes jalonnent le parcours d’un souvenir : l’encodage, le stockage, intimement lié à la consolidation, et enfin la restitution ou récupération.
Cette segmentation en plusieurs étapes a été particulièrement étudiée pour la mémoire épisodique (celle qui reçoit et stocke les informations concernant des événements vécus en un lieu donné à un moment précis) et a bénéficié des apports de l’imagerie cérébrale fonctionnelle.
Quatre étapes pour un “gravage” réussi
Toute nouvelle information arrive au cerveau par l’intermédiaire des organes sensoriels. Elle est traitée, codée et transformée en une trace mnésique potentiellement apte à être stockée : c’est la première étape nommée encodage qui sollicite particulièrement les cortex frontal gauche. L’efficacité des processus d’encodage dépend du degré de vigilance de l’individu, de sa motivation, de son état émotionnel.
Une fois codée, l’information est stockée définitivement. Cette seconde étape de stockage correspond à la rétention de l’information. Cette opération se réalise dans le néocortex et n’est efficace que si l’étape de consolidation fonctionne correctement.
L’hippocampe, structure clé de la mémoire
Pour réussir la consolidation, entre en scène l’hippocampe. Cette structure, qui rappelle par sa forme le classique “cheval de mer”, est une très petite structure.
C’est aussi une structure très profonde du cerveau, localisée à la face interne du lobe temporal, l’une des plus profondes et des plus anciennes zones du cerveau, proche des centres des émotions. Grâce à elle, la transformation de la mémoire à court terme en mémoire à long terme sera réussie.
L’hippocampe se révèle être une zone-carrefour, une zone de transit, qui organise les informations du cerveau et fait, d’une copie temporaire, une copie définitive. Il fait partie d’un circuit neuronal qui a pour rôle de distribuer les informations relatives au souvenir dans le néocortex où elles sont stockées définitivement. C’est un véritable transformateur adaptateur de l’information en mémoire.
La restitution
À chaque instant de la vie, l’individu va vouloir et pouvoir puiser dans sa mémoire afin de restituer le souvenir. Lorsque le souvenir est récupéré de façon automatique, cette tâche sollicite l’hippocampe. Lorsque la récupération demande des efforts mentaux, elle sollicite le cortex frontal droit.
Pour que la mémoire soit performante, il faut que tous les éléments constitutifs du souvenir soient “réassemblés”. On comprend donc d’emblée que plus les informations ont été correctement stockées, bien codées, bien structurées, bien organisées, plus il sera facile d’aller chercher ces différents éléments et restituer le souvenir dans sa plus grande intégralité possible. Nous verrons que ces éléments de structuration sont les prérequis de toute démarche de renforcement de la mémoire.
Quand la transformation a échoué
Si les cellules de l’hippocampe, les cellules pyramidales, sont endommagées ou détruites, la transformation et l’adaptation ne se font pas : l’information est perdue. C’est ce qui se passe dans la maladie d’Alzheimer, où les processus neurodégénératifs endommagent les cellules de l’hippocampe et rendent vains apprentissage et mémorisation.