Sinusite — rhume — maux de gorge — toux — bronchite
Sur l’ensemble des infections qui affectent l’être humain, qu’elles soient d’origine bactérienne ou virale, près de 65% sont des infections respiratoires. Très souvent, des antibiotiques sont prescrits, qui sont efficaces la plupart du temps, mais qui induisent beaucoup d’effets indésirables et à long terme, une résistance bactrienne. Parfois même, et à l’exemple des bronchites qui sont très souvent d’origine virale, des antibiotiques sont prescrits… et ils ne servent à rien !
Plusieurs plantes médicinales peuvent soulager les désagréments liés aux infections respiratoires et même, dans certains cas, se substituer aux antibiotiques classiques. Mais, face à des infections très graves comme les pneumonies bactériennes ou virales aiguës causées par des pneumocoques, le pouvoir des plantes est limité et l’automédication par des plantes médicinales pourraient devenir très dangereuse.
Le bouillon-blanc ou molène
Sous le nom de bouillon-blanc, on entend différentes espèces du genre verbascum (Scrophulariaceae). Mais l’espèce qui présente le plus d’intérêt médicinal est Verbascum Thapsus L. Il s’agit d’une plante bisannuelle de 60 à 180 cm de hauteur. Elle est originaire d’Europe et d’Asie et se rencontre jusqu’à 1800m d’altitude. Elle a aussi été introduite en Amérique du Nord (États-Unis et Canada). Ses grandes feuilles ovales et crénelées sont recouvertes de poils laineux blanchâtres qui sont à l’origine de son nom. Elles ont une odeur douce, rappelant un peu celle du miel. Leur saveur est légèrement sucrée. Quant au nom de molène, souvent utilisé au Canada, il dérive du vieux français mol qui veut dire mou. Les fleurs de couleur jaune ont cinq pétales et sont disposées le long de la tige en grappes denses. Elles ont un diamètre de 1 à 3 cm. C’est une plante mellifère très appréciée des abeilles. D’après Claude Roggen, la plante séchée, particulièrement douce, était employée au Moyen âge comme papier toilette — et probablement aussi les feuilles duveteuses fraîches… La longue hampe florale servait de torche autrefois : elle était enduite de graisse ou de poix, d’où le nom de cierge de Notre-Dame donné parfois à la plante. Les fleurs séchées sont inscrites à la Pharmacopée Européenne avec comme indications thérapeutiques : traitement des états inflammatoires des voies respiratoires.
Propriétés thérapeutiques et constituants chimiques
Pline l’Ancien (23/79) recommandait l’utilisation de la racine en cas de diarrhées et les fleurs lors de toux chroniques, de Dioscoride (1ᵉʳ Siècle après J.C) pour traiter diverses affections pulmonaires. Hildegarde de Bingen (1098/1179) et Paracelse (1493/1541) mentionnent le rôle de cette plante dans le traitement de la fièvre et comme expectorant. À l’heure actuelle, ses fleurs font partie de plusieurs pharmacopées. Elles contiennent beaucoup de mucilages, des saponines, des iridoïdes et des flavonoïdes. Les deux premières classes de substances sont responsables de l’effet expectorant connu depuis le XIIe siècle. Les fleurs du bouillon-blanc et les préparations à partir de celles-ci sont utilisées pour le traitement des états inflammatoires des voies respiratoires (refroidissements, toux, bronchite). En usage externe, elles sont utiles comme traitement d’appoint adoucissant et antiprurigineux de diverses affections dermatologiques. On en fait également des gargarismes en cas d’infections de la gorge.
Conseils pratiques
En cas d’affections des voies respiratoires (toux, catarrhes, maux de gorge), on peut boire 3-4 fois par jour, une tasse de tisane préparée de la façon suivante : verser 150 ml d’eau bouillante sur environ 1 g de fleurs séchées, finement coupées (1g = 2 cuillères à café), filtrer après une dizaine de minutes. Il est important de filtrer, car les fleurs possèdent des poils blancs minuscules qui peuvent provoquer une irritation de la gorge. La tisane peut aussi être préparée à partir des fleurs fraîches : 6/10 fleurs pour 150 ml d’eau bouillante et sucrée avec un peu de miel, il est conseillé de consulter un médecin en cas de troubles se prolongeant au-delà d’une semaine.
Les fleurs de bouillon-blanc sont souvent associées à d’autres plantes pour former des tisanes pectorales, mélanges en vente dans le commerce spécialisé. En l’absence de données cliniques, l’Agence européenne des médicaments (EMA) déconseille l’usage de produits à base de bouillon blanc pendant la grossesse et l’allaitement et chez les enfants de moins de 12 ans.