Le cerveau : un organe qui évolue
Au fil de la vie, nous évoluons dans un environnement qui lui aussi évolue. Nous devons donc en permanence utiliser nos capacités adaptatives. Et pour nous y aider, notre cerveau a des aptitudes insoupçonnées…
Les trois grandes périodes de l’existence
Au cours de la vie, on considère que le cerveau passe par trois grandes périodes : développement (pré- et post-natal), la période adulte et le vieillissement.
- Durant le développement, des réseaux neuronaux fonctionnels s’établissent pour la vie adulte. Cette maturation suit un programme précis. L’incidence des facteurs environnementaux est déterminante.
- La période cérébrale dite “adulte” se caractérise par une certaine stabilité des structures neuronales.
- Le vieillissement cérébral marque la fin de cette stabilité. C’est à nouveau une longue période largement influencée par les facteurs héréditaires et les influences du milieu environnant. On observe, d’un côté, des mécanismes de mort neuronale, perte dendritique et synaptique et d’un autre côté, un processus de construction : la croissance dendritique connaît un regain et la taille synaptique augmente. Cette plasticité du cerveau permet dans une large mesure de maintenir la performance des réseaux de connexions et des fonctions mentales. De quoi tordre le cou à une idée fausse selon laquelle, pendant le vieillissement, plus rien ne se passe ! Au contraire ! Voilà les meilleures raisons d’initier une politique de prévention de la maladie d’Alzheimer. La démarche est valable en prévention primaire, c’est-à-dire avant que la maladie ne s’installe ou soit identifiée. Elle l’est aussi en prévention secondaire, c’est-à-dire une fois que la maladie est diagnostiquée, afin de mobiliser les capacités restantes et repousser le plus loin possible le passage aux stades de la perte d’autonomie et de démence avérée.
En résumé
Tout au long de notre vie, nous nous servons de la plasticité de notre cerveau à notre insu. Nos neurones disparaissent à la vitesse de 5% par décennie. Fort heureusement, en vieillissant nous augmentons le nombre de connexions synaptiques. Même à un âge avancé, la plasticité neuronale est présente, laissant des possibilités au cerveau de se régénérer.