Quand la dépression n’explique pas tout

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Quand la dépression n'explique pas tout
Quand la dépression n’explique pas tout

Certes, les dépressifs sont souvent fatigués. Certes, de nombreux patients atteints d’un SFC deviennent dépressifs et anxieux. Pour autant, la dépression et l’anxiété ne sont pas à l’origine du SFC.

C’est un fait admis désormais par tous : les symptômes neuropsychiatriques constatés dans le SFC sont la conséquence du syndrome et non la cause. En effet, la dépression, l’anxiété, l’irritabilité, la tristesse, les attaques de panique, les troubles obsessionnels compulsifs guettent fréquemment le malade atteint d’un SFC devenu psychologiquement fragile. Des états comparables à la dépression de deuil ou de stress post-traumatique ont même été décrits.

Quand la fatigue rend dépressif

La fatigue est également un signe généralement observé dans la plupart des affections neuropsychiatriques, qu’il s’agisse de la dépression ou d’un trouble de l’humeur. La dépression ou l’anxiété ne sont pas à l’origine du SFC même si ce syndrome peut apparaître après un événement de vie susceptible de perturber l’équilibre psychique. Pour autant, on ne peut nier l’importance du psychisme dans le SFC. Ainsi, des études ont montré que les patients atteints d’un SFC avaient une mauvaise perception de leur sensation corporelle, un seuil de fatigue abaissé et une tolérance à la douleur réduite les amenant à éviter les situations à risque qui augmentera la fatigue.

Un cercle vicieux

Être fatigué en permanence depuis longtemps, souffrir de douleurs mystérieuses, ne disposer d’aucun traitement, ne pas être pris au sérieux par son médecin ou son entourage qui ne comprend pas qu’on puisse être fatigué en permanence, perdre son emploi ou son conjoint… une situation qui peut mener droit à la dépression ! Une pathologie dont l’un des singes majeurs est la fatigue ! Vous l’aurez compris, après un certain temps d’évolution, la dépression et le SFC sont profondément intriqués et la dépression peut apparaître comme étant l’élément déclenchant. Toutefois, fait important, le traitement antidépresseur (qui peut fatiguer également le patient) résout le problème dépressif en partie, mais ne va pas modifier l’évolution de la fatigue chronique. En ce qui concerne la dépression, le médecin va l’évaluer au moyen d’un questionnaire (questionnaire de Beck).

Pas de perte de l’élan vital lors d’un SFC

Identifier une dépression est donc important, d’autant qu’elle peut être masquée. En clair, nombre de dépressifs, souffrant ou non d’un SFC, le sont à leur issue ! La dépression partage certains symptômes communs avec le SFC, comme des douleurs diffuses, des troubles du sommeil ou de la mémoire ou bien des céphalées. Mais contrairement au SFC non dépressif, la dépression s’accompagne d’une perte de “l’élan vital” qui fait que les dépressifs n’ont plus la motivation pour continuer à travailler ou pour mener leurs activités quotidiennes. Le patient qui souffre d’un SFC mais qui n’est pas dépressif conserve l’aptitude aux projets et au plaisir dans la mesure de ses possibilités physiques.

Des différences subtiles

En cas de doute sur un SFC ou sur une dépression, quelques petites différences subtiles permettent de mieux distinguer ces deux pathologies :

  • Diminution de la synthèse de cortisol dans le SFC / augmentation dans la dépression.
  • Réveil matinal précoce, pauvreté du sommeil profond dans le SFC / réveils en milieu de nuit dans la dépression et sommeil paradoxale augmenté.
  • Pic de SFC constaté de novembre à janvier et un minimum d’avril à mai alors que la dépression, hormis la dépression saisonnière, est uniforme dans l’année
 

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