Les troubles du sommeil et la dépression sont très fréquents dans la fibromyalgie dont ils vont accentuer le ressenti et la pénibilité.
Troubles du sommeil
Présents chez 80 à 90 % des fibromyalgiques, les troubles du sommeil augmentent le ressenti pénible de la maladie, précipitant certains patients vers la dépression. Il s’agit d’un sommeil entrecoupé de rêves et ponctué de réveils nocturnes multiples lors des phases de sommeil profond (sensation de sommeil léger) pendant lequel le cerveau va générer des ondes alpha qui sont normalement absentes à ce moment-là du sommeil puisqu’elles caractérisent l’état de veille. Il s’agit donc d’un sommeil qui n’est pas réparateur. Le réveil s’accompagne d’une raideur posturale et d’une fatigue intense chez la grande majorité des fibromyalgiques. L’insomnie totale est rare.
Dépression et anxiété
Parmi les fibromyalgiques, 30 % souffriraient de dépression et plus encore d’anxiété, les femmes étant les plus touchées. Chez l’homme, l’anxiété fait plutôt place aux névroses obsessionnelles ou phobiques. Des études font même état de 90% de fibromyalgiques dépressifs ! Ces pathologies résultent de nombreux facteurs parmi lesquels l’existence des douleurs et de la fatigue permanente. Ces deux circonstances favorisent l’apparition d’une dépression, comme d’ailleurs les troubles du métabolisme de la sérotonine et de la dopamine, deux neuromédiateurs incriminés dans la survenue de la fibromyalgie et qui peuvent déclencher des dépressions. Chez le fibromyalgique toutefois, il n’y a pas de perte de l'”élan vital” constaté chez le dépressif “pur”.
Anomalies musculaires
Il n’y a pas d’inflammation des fibres musculaires dans la fibromyalgie. L’atteinte musculaire n’est pas à l’origine du cortège de symptômes observés. Selon certains chercheurs, la fatigue musculaire, mais aussi les douleurs, pourraient être liées à un déficit en ATP (une molécule énergétique nécessaire au fonctionnement musculaire) au niveau des fibres musculaires (du fait d’une perturbation de la glycolyse qui permet de fournir de l’ATP grâce à la dégradation du glucose). De fait, certaines fibres sont atrophiées. Des chercheurs ont également retrouvé un épaississement des vaisseaux sanguins musculaires qui pourraient altérer la vascularisation des muscles à l’origine des douleurs. D’autres ont mis en évidence un déficit musculaire en magnésium et des modifications hormonales concourant à la fatigue et à la douleur. Ces anomalies n’ont toutefois pas de retentissement lors de la pratique d’une activité physique modérée.
Autres symptômes
Outre les manifestations majeures de la maladie, la fibromyalgie peut comporter d’autres signes ou s’associer avec d’autres situations pathologiques bien individualisées :
- Pertes de mémoire et troubles de la concentration (87% des fibromyalgiques) dus la douleur.
- Céphalée et migraines (45 à 50 %).
- Douleurs thoraciques et palpitations.
- Hypertonie musculaire pendant le sommeil
- Impatiences et crampes musculaires
- Dystonie temporo-mandibulaire (ou SADAM)
- Gorge sèche
- Acouphènes
- Allergies subites et inexplicables
- Livedo cutané
- Vertiges
- Hypotension et malaise lors des changements de position (d’allongé à debout)
- Extrémités froides (véritable syndrome de Raynaud parfois) ou doigts paraissant tuméfiés (30%). Ce symptôme serait lié à l’élévation du taux d’endothéline 1, une substance vasoconstrictrice.
- Diarrhée et constipation
- Douleurs et troubles coliques (colopathie fonctionnelle et syndrome du côlon irritable) ; 40 à 60 % des patients présentant un syndrome du côlon irritable présentent des symptômes de la fibromyalgie.
- Douleurs mictionnelles
- Sudation accentuée
- Fourmillements des extrémités
- Bruxisme nocturne
- Sommeil en position fœtale