Qu’est-ce que la fibromyalgie exactement ?

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Qu'est-ce que la fibromyalgie exactement ?
Qu’est-ce que la fibromyalgie exactement ?

« Docteur, je suis toujours fatigué(e) et j’ai mal partout. De plus, je dors mal, je manque de force et je me sens déprimé(e) ». Il n’en faut pas beaucoup plus à un médecin pour suspecter une fibromyalgie, une maladie qui associe une fatigue chronique et des douleurs diffuses et localisées, le symptôme majeur de la maladie.

C’est en 1990 que la première description officielle de la fibromyalgie a vu le jour. Cette maladie a été officiellement reconnue par l’OMS en 1993 ; une reconnaissance bien tardive pour une pathologie très ancienne. Jusqu’à cette date, et faute de preuve, nombre de fibromyalgiques étaient considérés comme des hypocondriaques, des tire-au-flanc, de purs dépressifs développant un syndrome douloureux réactionnel, voire comme des hystériques ! Une maladie située au carrefour de la rhumatologie, de la psychiatrie et de la neurologie aux conséquences parfois désastreuses : dépression bien souvent, divorce parfois, retrait social, arrêts maladies à répétition débouchant sur la perte de l’emploi, tentatives de suicide chez certains…..

Maladies imaginaires ?

Non ! Même si une dimension psychosomatique existe probablement, la fibromyalgie n’est pas une maladie imaginaire ni un syndrome qui se résumerait à un simple regroupement de symptômes. Il s’agit d’une véritable entité pathologique à part entière qui fait des ravages puisqu’on estime entre 2 et 4 % la fréquence de la fibromyalgie dans la population française, comme dans toutes les autres populations d’ailleurs, comme la maladie existe au Moyen-Orient, en Afrique du Nord, en Asie et en Afrique noire. Elle représenterait 6% des consultations de médecine générale et entre 10 et 20 % des consultations des rhumatologues. Le diagnostic de malades imaginaires a longtemps été le fait des médecins ignorant ou dénigrant l’existence même de cette maladie, par méconnaissance le plus souvent ou par impuissance parfois. En effet, la fibromyalgie peut paraître désespérante du fait de l’absence de thérapie médicamenteuse efficace et de la normalité des examens biologiques ou d’imageries trop souvent renouvelés. Tout cela est de nature à mettre le doute dans l’esprit des médecins cartésiens enclins à conclure un peu vite à l’absence de douleurs faute de cause ou d’origine identifiée.

Ou simples dépressifs ?

Il est vrai que nombre de malades souffrant de dépressions, masquées ou non, souffrent également de douleurs secondaires ! Il est aussi juste que 70% des fibromyalgiques ont vu leur maladie être précédée par un épisode dépressif et 30% des fibromyalgiques au moins souffrent de dépression. Quand bien même, s’il existe de nombreuses passerelles physiopathologiques entre ces deux maladies, il n’en reste pas moins qu’il s’agit de deux affections différentes.

Un peu d’histoire

L’association douleurs-fatigue chronique et/ou épuisement est très ancienne puisque les médecins chinois la mentionnaient déjà. Avant d’être appelée fibromyalgie, cette pathologie reçut le nom de  « chronic fatigue syndrome », et ce dès 1934 aux États-Unis. Dans les années 1970, c’est le terme de  « fibrosite » qui fut employé, puis de « polyenthésopathie » avant d’être remplacée par « SPID » (syndrome polyalgique idiopathique diffus). Ce dernier acronyme avait comme inconvénients de focaliser l’attention sur la caractéristique douloureuse seulement… et d’être incompréhensible par les patients. Au « SPID » s’est substitué le terme de « fibromyalgie » en 1976, proposé par le D Hench. Littéralement, « douleur des fibres musculaires » ; un terme plus facile à retenir, certes, mais qui réduit la maladie à sa seule expression douloureuse.

 

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