Alors que le ronflement simple n’a aucun impact sur la santé, mis à part son préjudice social ou psychologique, le syndrome d’apnées a des conséquences sévères sur le cœur et les vaisseaux.
La nuit, élévation de la pression artérielle
S’il n’est pas correctement pris en charge, le syndrome d’apnées du sommeil (SAS) a tendance à s’aggraver avec le temps. À un stade sévère, il risque d’entraîner des troubles cardiovasculaires, qui surviennent d’abord la nuit, mais peuvent devenir permanents. Toutefois, la relation de cause à effet n’est pas toujours évidente, car les personnes apnéiques présentent souvent d’autres facteurs de risque cardiovasculaire : diabète, obésité ou maladie cardiovasculaire préexistante.
Chez les personnes en bonne santé, le passage de l’état de veille au sommeil se traduit par une diminution de la pression artérielle, ce qui n’est pas le cas chez le sujet apnéique. Chez ce dernier, des oscillations caractéristiques de la pression artérielle sont observées : la pression artérielle baisse au début de l’apnée, puis augmente de façon progressive pour atteindre son maximum lors de la reprise de la respiration. Ces oscillations répétées de la pression artérielle résultent en une augmentation globale de la pression artérielle durant la nuit.
Grâce à de grandes études épidémiologiques, il a été démontré que le SAS est un facteur de risque d’hypertension artérielle permanente.
Risque d’hypertension artérielle pulmonaire
Il a été prouvé que les apnées nocturnes provoquaient des élévations de la pression dans l’artère pulmonaire, en réponse à la chute d’oxygène dans le sang, chez environ 15 à 20% des patients. Souvent d’intensité modérée, cette hypertension pulmonaire est particulièrement fréquente chez les sujets apnéiques qui sont obèses ou qui souffrent de broncho-pneumopathie chronique obstructive, également connue sous le terme BPCO.
En cas d’hypertension pulmonaire prolongée, le cœur doit accroître son travail. Avec le temps, il risque de se fatiguer et des signes d’insuffisance cardiaque apparaissent : gonflement des jambes, gêne respiratoire, augmentation du volume du foie etc.
Modifications de la fréquence cardiaque
Des enregistrements Holter-ECG durant la nuit ont mis en évidence des modifications de la fréquence cardiaque chez les sujets apnéiques. En effet, la courbe de la fréquence cardiaque du sujet apnéique a un aspect très caractéristique, avec une alternance de rythme lent (bradycardie) et de rythme rapide (tachycardie). La bradycardie survient au cours de l’apnée tandis que la tachycardie coïncide avec la reprise de la respiration.
En cas d’apnée, l’influx électrique permettant au ventricule de se contracter est parfois interrompu, comme l’ont illustré les enregistrements Holter. Ces troubles de la conduction s’observent avant tout en cas d’apnée sévère et ne semblent pas être présents durant le jour. Leur retentissement à long terme n’est pas encore bien connu.
Complications de l’hypertension artérielle
L’hypertension artérielle est rarement dangereuse dans l’immédiat. Toutefois, après quelques années d’évolution, elle altère peu à peu l’état des vaisseaux sanguins ainsi que le fonctionnement du coeur, des reins et du cerveau. Pour cette raison, toute hypertension artérielle confirmée nécessite un traitement approprié.