Stimuler sa mémoire pour prévenir la maladie : réalité ou utopie ?

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Stimuler sa mémoire pour prévenir la maladie : réalité ou utopie ?
Stimuler sa mémoire pour prévenir la maladie : réalité ou utopie ?

Réalité, nous en sommes de plus en plus convaincus. La stimulation cognitive, dont fait partie la stimulation de la mémoire, est une discipline neuropsychologique à part entière. Elle représente une approche essentielle dans la prévention de la maladie d’Alzheimer.

Aujourd’hui, il n’existe aucun moyen de stopper le processus dégénératif neuronal ni de faire “repousser” les neurones détruits. En revanche, les neurones possèdent des capacités de plasticité remarquables.

Ce que les neurones détruits ne peuvent plus assurer, d’autres pourraient le faire. Cette propriété constitue le matériel fondamental à l’élaboration du stock cognitif de l’individu. Plus ce dernier est important, plus les possibilités de compensation du déficit mnésique par les neurones restants sont grands. Ces lignes font comprendre toute l’importance de l’acquisition d’un stock cognitif tout au long de sa vie et place en première ligne le travail des capacités de compensation.

À tous ceux qui pensent leur avenir rapidement compromis en dressant un bilan péjoratif de leur activité cognitive dans leur vie passée, il convient d’être rassurant et objectif. Nous avons préalablement cité le rôle positif du niveau d’étude et de la profession sur la survenue de la maladie et montré que le déclin cognitif est moins fréquent chez les sujets qui avaient initialement une vie sociale active. En fait, il ne faut pas sous-estimer l’acquis cognitif de notre vie. Le plus important est la curiosité sous-tendant le cheminement et l’ouverture aux autres qui permet l’échange et la nourriture intérieure.

À l’extrême, un stock cognitif très important peut-être préjudiciable. Les capacités de compensation sont alors telles qu’elles peuvent masquer d’une manière très importante les troubles signant la maladie et en retarder ainsi le diagnostic.

À tous ceux qui baissent les bras et se disent : “À quoi bon, je suis vieux, mon cerveau se dégrade et moi aussi”, ces lignes sont là pour les encourager à rester dans le courant de la vie. De nos jours, il va de soi de stimuler un petit enfant pour qu’il apprenne le plus de choses possible et acquière son autonomie. Pourquoi, à l’autre bout de la vie, apparaîtrait-il déplacer de continuer à stimuler les capacités cérébrales d’un homme ou d’une femme âgée ?

À tous les saints Thomas qui ne croient que ce qu’ils voient, les résultats d’études cliniques devraient les satisfaire. Chez des personnes qui ne sont pas diagnostiquées malades, mais qui présentent une plainte mnésique mineure, qui fréquentent des ateliers mémoire (par ailleurs, souvent bien insérées sur le plan social et s’estimant en bonne forme physique et mentale), le bénéfice apparaît clairement lorsque les tâches de mémorisation demandent attention et concentration accrues.

Le bénéfice d’une stimulation cognitive apparaît aussi positif chez des sujets atteints de la maladie d’Alzheimer. Des études cliniques menées dans les règles de l’art démontrent un effet positif de la stimulation sur les critères d’orientation dans l’espace et le temps, de fluence verbale, de mémoire d’une liste de mots, de mémoire associative.

Pas question de stimuler à tout prix

Rappelons-le, le but n’est pas de retrouver les capacités intellectuelles d’un adulte jeune, mais d’améliorer notre cognition à l’aide d’outils adaptés et performants, d’être en quelque sorte correctement équipé pour continuer la route, en se débrouillant seul le plus longtemps possible. La stimulation va plus loin que les seuls aspects cognitifs puisqu’elle anime ou réanime la curiosité intellectuelle et dynamise les motivations profondes. Et en cette matière, plus on commence tôt, mieux ces objectifs seront atteints. 

 

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