Tester les mémoires

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Tester les mémoires
Tester les mémoires

Tout faire pour diagnostiquer, la maladie le plus tôt possible

S’il est difficile de dater avec précision le début de la maladie, la plainte mnésique peut émaner de la personne elle-même ou de son entourage qui relève des anomalies de la mémoire…

Les mémoires les plus précocement atteintes sont la mémoire à court terme (ou mémoire de travail) et, pour la mémoire à long terme, la mémoire épisodique, mémoire personnelle d’événements liés à la personne dans un contexte temporo-spatial précis.

Tester la mémoire à court terme

Lorsque cette mémoire est atteinte de façon importante, de nombreux actes de la vie quotidienne sont perturbés. À l’examen, les patients peuvent manifester de grandes difficultés à manipuler plusieurs données à la fois ou lorsqu’ils doivent mener plusieurs opérations en même temps. On peut mettre en évidence ces difficultés en demandant par exemple à la personne de restituer dans un ordre croissant des chiffres donnés dans le désordre.

Tester la mémoire à long terme

Le test le plus pratique est le test des cinq mots, mis au point par l’équipe du Pr Bruno Dubois, de l’hôpital Pitié-Salpêtrière à Paris. Inspiré du test de référence (Gröber et Buschke), il est plus court à réaliser et tout aussi pertinent

  1. Montrer la liste des cinq mots suivants : musée, limonade, sauterelle, passoire, camion.
  2. Demander à la personne, qui a toujours la liste devant les yeux, de désigner le nom de la boisson, du bâtiment, de l’ustensile de cuisine, du véhicule, de l’insecte.
  3. Lui demander de redonner les mots qui viennent d’être lus
  4. Pour les noms non retrouvés, et seulement pour ceux-là, demander “quel était le nom… ?” en fournissant l’indice correspondant.
  5. Compter le nombre de bonnes réponses. Il définit le score d’apprentissage sur 5 points
  • Si le score <5, remonter la liste et indiquer du doigt les noms rappelés.
  • Si le score égal 5, passer à l’étape suivante.

Pratique et discriminant

Le test des cinq mots permet de faire la distinction entre maladie d’Alzheimer et dépression. Le déprimé, désolé de ses oublis, est aidé par les indices, ce qui n’est pas le cas de la personne atteinte de maladie d’Alzheimer qui dira souvent ensuite qu’il avait le mot sur le bout de la langue.

Avant de passer à la seconde partie, un autre test distracteur est proposé, par exemple celui de la fluence verbale. On demande au patient de donner le plus possible de noms d’animaux en une minute. Le score est interprété en fonction de normes établies chez des témoins d’âge comparable.

Puis, on revient au test de la mémoire.

   6. Interroger à nouveau la personne en lui demandant de restituer les cinq mots. Pour les mots non restitués, lui fournir l’indice correspondant “Quel était l’insecte…?”

   7. Compter le nombre de bonnes réponses. Il établit le score de mémoire sur 5 points.

Si le score final (apprentissage + mémoire) égale 10 : Le diagnostic de maladie d’Alzheimer n’est pas envisagé. En revanche, la plainte mnésique évoquée au départ ne doit pas être laissée sans prise en charge. La pratique de stimulations cognitives pour entretenir et améliorer sa mémoire et ses capacités cognitives est proposée.

Si le score total est inférieur à 10 : la maladie d’Alzheimer peut être suspectée et l’exploration de la mémoire et des fonctions cognitives doit être poursuivie en consultation spécialisée.

Dépister en 3 minutes

La plainte mnésique doit pouvoir être estimée dès le cabinet du médecin généraliste. En plus d’être pertinents, les premiers tests de dépistage doivent pouvoir se dérouler rapidement. En ce sens, le test des cinq mots constitue un net progrès. Un nouveau test, mis au point par l’équipe du Pr Joël Belmin, à l’hôpital Charles-Foix à Ivry-sur Seine, permettant le dépistage d’une démence en trois minutes est en cours d’évaluation.

 

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