Des solutions naturelles et des gestes simples à adopter.
On choisit des espèces résistantes
Parmi les laitues, oignons… des variétés plus ou moins sensibles existent face au mildiou. On se simplifie donc la tâche sans se faire non plus trop d’illusions : les champignons évoluent sans cesse et choisir une variété résistante ne veut absolument pas dire qu’elle ne pourra jamais être contaminée par de nouvelles souches de champignons.
On favorise la diversité
Les variétés réagissant toutes différemment aux attaques de mildiou, un potager ou un jardin abritant de nombreuses espèces et variétés résistera mieux aux maladies. Autre conseil : on évite de planter côte à côte des espèces facilement contaminées comme les pommes de terre et les tomates pour éviter qu’elles ne s’infectent l’une l’autre.
On espace les plants
On ne plante pas trop serré, car, comme beaucoup d’autres champignons, les spores du Phytophtora infestans voyagent avec une redoutable facilité de plante en plante, par les airs, et elles n’auraient aucun mal à infecter tout le potager. On conseille d’espacer les plants de 1 mètre. Ainsi, le champignon se développera moins aisément.
On détruit les feuilles infectées
On inspecte régulièrement le jardin et l’on brûle sans attendre toute partie de végétal atteinte par le mildiou. Cela limite la quantité de spores infectieuses disséminées par les champignons qui pourraient contaminer les plantes la saison suivante.
On évite les endroits humides
On abrite les tomates pour limiter l’humidité sur le feuillage et la propagation des spores par la pluie. On paille leurs pieds avec de la bardane, un bon stimulant et préventif contre le mildiou. Dans les serres, dès qu’on le peut, on ouvre les portes pour favoriser le renouvellement de l’air.
On n’arrose pas le feuillage
Il est important de ramasser ou de retirer les feuilles qui touchent le sol, car il est généralement humide, notamment la nuit. L’objectif est de conserver les feuillages aérés et secs, parce que les spores du champignon ne peuvent pas se développer sur les surfaces sèches.
On n’arrose pas le soir
Toujours dans l’idée d’éviter l’humidité… En arrosant le matin, les feuilles sèchent plus rapidement.
On fait des rotations
Les spores du champignon persistent dans le sol. La rotation des cultures évite de se retrouver avec des végétaux contaminés deux ans de suite.
On limite la taille des végétaux
Les plaies dues par la taille sont des portes d’entrée à tous les pathogènes… On enlève seulement les gourmands de petite taille pour que la plaie cicatrise vite.
On aide les plantes
Purin d’ortie, de prêle, de consoude ou de fougère stimulent la défense des plantes. On peut aussi enterrer quelques poignées d’ortie au pied des plants lors de la plantation. Et après une pluie ou un arrosage, on applique du purin d’ortie sur chaque plant (et toutes les trois semaines environ).
On pulvérise du cuivre
Le cuivre a des vertus curatives (et non préventives) : on ne pulvérise des solutions à base de cuivre que lorsque les premiers symptômes apparaissent. Et en petites quantités pour respecter l’environnement et l’équilibre du sol. Attention aussi à la météo : ce genre de traitement doit avoir lieu par temps sec.
On vaporise du bicarbonate
Le champignon responsable du mildiou ne supportant pas le changement d’acidité du milieu, on peut vaporiser une solution avec 5 g de bicarbonate de soude par litre et ajouter un mouillant si besoin pour fixer le bicarbonate de soude sur les feuilles.
Le saviez-vous ?
En agriculture biologique, la bouillie bordelaise est autorisée mais il faut respecter des limites. Depuis le 1ᵉʳ janvier 2006, elles ont été revues à la baisse : de 8 kilogrammes de cuivre par hectare sur les cultures pérennes, on est passé à 6 kg/ha/an.
Focus sur la bouillie bordelaise
Le plus connu des traitements préventifs du mildiou est constitué d’un mélange d’eau, de sulfate de cuivre et de chaux. Cela donne une bouillie claire, bleu verdâtre, à pulvériser sur les feuilles et fruits qu’on veut protéger du mildiou. Elle agit comme un désinfectant, que l’on applique sur les “plaies”, anciennes ou fraîches (plaies de taille par exemple), pour prévenir les développements bactériens. Ainsi, chez les arbres fruitiers et la vigne, on la pulvérise préventivement à la chute des feuilles, à l’automne et au printemps, juste avant le débourrement des bourgeons. Bien que toléré en bio, son usage est de plus en plus controversé en raison d’abus, dans la vigne notamment : le sulfate de cuivre étant toxique, il faut l’utiliser à bon escient ! Plusieurs études ont d’ailleurs démontré que diminuer les quantités n’affectait pas son efficacité.