La fibromyalgie est essentiellement féminine puisqu’elle concerne environ huit femmes pour deux hommes. C’est une maladie polymorphe. À chaque malade correspond une forme de fibromyalgie particulière qui rend le diagnostic compliqué !
Les jeunes femmes en première ligne
La composante génétique est probable parce que le risque de développer une fibromyalgie est multiplié par 8 chez les parents d’un patient fibromyalgique. La fibromyalgie touche 1.2% à 6.2% des enfants. Les femmes enceintes sont moins touchées que les autres. La fibromyalgie apparaît le plus souvent entre 25 et 55 ans (75% des malades). Les symptômes et l’intensité sont très variables d’un individu à un autre, avec toutefois deux constantes : une fatigue et des douleurs musculaires et osseuses, spontanées et retrouvées à la palpation de certains points. Des plaintes principalement subjectives donc et qui expliquent la difficulté du diagnostic et de la définition même de la fibromyalgie.
Des passerelles avec le syndrome de fatigue chronique…..
Comme le SFC, l’existence de la fibromyalgie a longtemps été mise en doute. Environ 60 à 80 % des patients atteints d’un syndrome de fatigue chronique présentent des symptômes de fibromyalgie, et notamment les douleurs. Pour autant, il s’agit de deux pathologies différentes qui disposent de nombreuses « passerelles symptomatiques » : fatigue, douleurs diffuses, troubles de la concentration, céphalées ou encore malaises. Cependant, les ganglions constatés dans le SFC ainsi que le mal de gorge et l’état subfébrile n’existent pas habituellement dans le cadre fibromyalgique.
Un diagnostic clinique uniquement
À l’heure actuelle, le diagnostic de fibromyalgie est avant tout clinique : aucun examen biologique ou radiographique ne peut en faire la preuve. Il n’existe aucun « test de fibromyalgie ». Pratiqué de principe, le bilan ne sert qu’à éliminer d’autres maladies dont les symptômes pourraient simuler une fibromyalgie (hypothyroïdie, arthrose, myofasciite à macrophages, sclérose en plaque, rhumatisme inflammatoire, polyarthrite rhumatoïde, hépatite C, syndrome de Goujerot-Sjögnen, médicaments hypocholestérolémiants…).
L’association à un syndrome métabolique
Une fois sur deux la fibromyalgie féminine est associée à un syndrome métabolique, un ensemble de signes qui regroupe des facteurs de risque cardiovasculaires (hypertension artérielle, indice de masse corporelle supérieur à 30, un tour de taille supérieur à 88 cm, un cholestérol HDL trop bas -inférieur à 0.5g/l – des triglycérides supérieurs à 159 g/l et une glycémie à jeun à 1g/l). Un syndrome qu’il faut prendre en charge du fait des risques encourus et qui collabore à la fatigue et aux douleurs.
Des maladies qui ne sont pas une fibromyalgie
- Sciatique
- Névralgie d’Arnold (douleur occipitale ou frontale, en casque)
- Dérangement vertébral mineur
- Périarthrite d’épaule ou de hanche
- Névralgie cervico-brachiale
- Tendinite liée à une utilisation intensive (sport, travail, activité de loisir…) comme l’épicondylite (tennis-elbow) ou la tendinite de la patte-d’oie au niveau du genou.
- Gonarthrose (arthrose du genou)
- Dorsalgie ou lombalgie isolée.
Facteurs de risques
Certaines situations semblent exposer à un risque plus important de développer une fibromyalgie caractérisée :
- une douleur localisée ou des douleurs diffuses préexistantes
- une douleur chronique depuis plus de 6 ans (migraine, céphalées, douleur cervicale…)
- une sensation d’épuisement le matin et des fourmillements
- une hypermobilité articulaire
- un mal de dos chronique (lombaire surtout) depuis plus de 3 mois pouvant être le mode d’entrée dans la maladie
- le port d’implants mammaires en silicone
- les allergies alimentaires (dont les symptômes sont communs à la fibromyalgie).