Varengeville sur mer (54)

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Varengeville sur mer (54), le parc des Moutiers fut créé en 1898. Par-delà la demeure et les jardins clos, 12 hectares s’étendent en une succession de clairières où dominent rhododendrons, azalées, roses et hydrangeas.

Dans le pays de Caux, d’aucuns disent que la terre finit à Varengeville, face au ciel et à la mer, juste au-dessus de Dieppe, sur les falaises blanches défiant la Manche, le village s’étale sur plusieurs valleuses qui se déploient jusqu’à la mer, piquetées de savoureux paysages verts au creux desquels se nichent de belles maisons bourgeoises. Une terre où il fait bon vivre et dont le charme tranquille a attiré de nombreux artistes, parmi lesquels le peintre Georges Braque et le musicien Albert Roussel, tous deux enterrés dans l’étonnant cimetière marin dont les croix surgissent au-dessus de la ligne d’horizon. Comment peintres et poètes ne seraient-ils pas envoûtés par le tableau, d’une si délicate poésie, que composent la mer, le ciel et l’imposante falaise qui s’étire majestueusement vers Pourville ? D’autant qu’à Varengeville chacun se livre à une quête toute particulière – celle d’un centre-ville -, qui conduit à de longues errances au gré des rues et des places, à d’imprévisibles balades où l’on surprend avec bonheur, ici, un chemin bucolique bordé d’étroits talus, là un somptueux hôtel particulier caché derrière des boqueteaux d’arbres. Et l’atmosphère, en un subtil mélange, se fait aussi rustique et rurale que délicieusement bourgeoise…

Si l’on vient à Varengeville, c’est d’abord pour le célèbre parc des Moutiers, ce jardin anglais créé en 1898 par Edwin Lutyens, Gertrude de Jekyll et Guillaume Mallet, où les roses, les azalées et les magnolias se parent au printemps et en été des plus chatoyants pétales. Au-delà de la maison et des jardins clos, le parc à l’anglaise s’étend dans un décor paysager vallonné jusqu’à la mer. Il faut aussi s’aventurer sur le chemin de grande randonnée qui en longe le bord supérieur, offrant une succession de panoramas à couper le souffle… Et descendre, tôt le matin, au pied de cette muraille, pour en apprécier tout le côté sauvage, voire austère.

L’on se rend aussi à Varengeville pour le fameux manoir d’Ango, du nom de son premier propriétaire, gouverneur de Dieppe. L’illustre armateur aimait, certes, la mer, et sillonner l’océan lui permit d’amasser une fortune considérable. Mais ce mécène appréciait aussi la terre et les arts. Dans sa résidence aux champs, il céda à la mode italienne. Une architecture qui rencontra la faveur des surréalistes, notamment d’André Breton, qui y écrivit Nadja. Hanté par tous ces beaux esprits, le bâtiment continue de séduire. L’on ne se lasse pas de laisser son regard errer sur les murs marquetés de grés et de silex enrichis de motifs sculptés qui fleurent bon l’Italie, sur l’énorme, mais néanmoins élégant pigeonnier coiffé d’une coupole qu’on pourrait croire, elle aussi, florentine. Tandis que reste toujours vif le plaisir de fouler les allées bicentenaires de son parc.

Avant de quitter Varengeville et sa région, comment ne pas évoquer ces auberges chaleureuses, où les gastronomes se délecteront de volailles et de fruits de mer à la crème, de tartes aux pommes – et à la crème fraîche -, le tout arrosé de pommeau ou de calvados ?

Varengeville sur mer (54)
L’église de Varengeville sur mer fut celle des marins et des artistes. Elle fut maintes fois peinte, notamment par Georges Braque et Claude Monet. Mais ce merveilleux site, dont la première pierre fut posée en l’an 600, est aujourd’hui menacé par la lente, mais inexorable avancée de la mer.

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