Vous vous posez certainement la question : mais zéro déchet… Ça veut dire vraiment Z-E-R-O ? Rassurez-vous : non. Le nom de ce mode de vie décrit l’idéal à atteindre, dans un monde parfait. Mais notre civilisation actuelle ne nous permet pas d’atteindre cet objectif.
Alors, déculpabilisez ! Le modèle du bocal en verre contenant une année complète de déchets ne doit pas vous hanter chaque nuit. Le principal est de faire de son mieux pour tendre vers le moins possible. Le zéro déchet doit être accessible, adaptez-le en fonction de vos possibilités. Il vaut mieux que chacun fasse un peu de zéro déchet plutôt que rien du tout.
Et c’est réellement efficace ?
L’impact au niveau mondial n’est pas mesuré, mais c’est certain : il existe et commence à peser un certain poids ! Ok, une personne seule a peu d’impact, mais si nous réduisons tous nos poubelles de quelques kilos par mois, notre impact sera énorme ! Aujourd’hui, il y a de plus en plus d’alternatives durables à grande échelle, de plus en plus de personnes pratiquant le zéro déchet. Des entreprises se lancent aussi dans l’aventure, en s’adaptant à nos nouveaux modes de consommation. C’est un progrès ! Inspirez-vous de la légende amérindienne du colibri, comme le mouvement du même nom fondé notamment par Pierre Rabhi, pour parler des petites actions individuelles face à une très grande cause : un petit colibri, face à l’incendie de sa forêt, jette une par une sur le feu des gouttes d’eau, conscient que c’est inutile, mais collaborant. En agissant tous comme des colibris, nous pouvons inspirer les autres. Nous avons tous une responsabilité à prendre !
Le zéro déchet, un phénomène de mode
De nombreuses personnes considèrent aujourd’hui l’écologie comme une mode. Malheureusement, il s’agit de bien plus que ça. C’est une urgence mondiale. Les modes sont bien vite abandonnées. Mais le zéro déchet résiste, et grossit encore. Si certaines marques surfent sur la vague verte et décrédibilisent parfois nos efforts en associant le zéro déchet à une mode et à des pratiques finalement peu durables et poussant à la consommation, nous ne devons pas nous avouer vaincus. Le monde change de point de vue, et ça durera bien plus longtemps que la mode ou les crop tops !
Mais le recyclage ne nous sauvera-t-il pas tous ?
Ok, le recyclage est indispensable. Car lorsque nous ne trions pas un déchet recyclable, il finit sa vie dans un incinérateur ou dans une décharge. L’incinération est coûteuse en énergie et polluante, ses fumées ne sont pas filtrées à 100% et laissent des traces gênantes, les REFIOM (résidus d’épuration des fumées d’incinération des ordures ménagères), dont nous ne savons pas quoi faire tellement ils sont toxiques. L’enfouissement (la “mise en décharge”) aussi peut, à terme, poser des problèmes de pollution des sols : la macération des déchets produit un jus de décharge, le lixiviat, très polluant.
Le recyclage semble être la solution idéale, et pourtant ! Il demande lui aussi de l’énergie, du transport… Il est aussi souvent nécessaire de rajouter de la matière première afin d’obtenir un mélange de qualité suffisante. Sans compter les nombreuses erreurs de tri (des particuliers, des machines ou des humains en centre de tri) qui peuvent altérer le recyclage. Actuellement, près de 40% de tous nos déchets plastiques finissent leur vie en décharge et à peine plus de 20% sont recyclés. En bref, recycler est indispensable pour préserver les ressources existantes, mais ce n’est pas une solution parfaite ! La meilleure solution reste de diminuer nos déchets. En visant le zéro déchet, notre impact est beaucoup plus positif qu’en visant le 100% recyclage !