
Quand on veut se lancer dans le zéro déchet, la cuisine est la première zone à attaquer.
Pourquoi ?
Parce que :
- c’est dans cette pièce qu’on produit le plus de déchets
- de nombreuses alternatives existent et sont facilement accessibles
- c’est hyper valorisant et motivant, car c’est là qu’on obtient les résultats les plus rapides !
- L’impact sur le bien-être est énorme, parce que manger zéro déchet amène à manger mieux ! Vous allez adorer : redécorer la cuisine avec de jolis bocaux de céréales colorés, collectionner les petits sacs à vrac tout mignons, cuisiner des recettes yummy et faire un petit peu de jardinage… Le must !
À l’attaque ! La liste noire de la cuisine
La poubelle de la cuisine est généralement la plus grosse de la maison. Mais heureusement, elle reste simple à réduire ! Prête à résumer votre poubelle de l’année à un mini-bocal ? On plaisante (un peu) !

Stop aux emballages alimentaires
Plastique, carton, papier, verre, métal… Ils représentent une majorité des déchets. Vous vous en rendez vite compte quand vous rangez vos courses et croulez sous les emballages. Le problème ? Tous ces emballages seront jetés (et pas toujours au recyclage). Ils seront incinérés, mis en décharge ou recyclés et consommeront donc de l’énergie, des ressources et pollueront.
L’autre problème des emballages, c’est que vous les payez. Eh oui. Les prix des produits emballés tiennent compte de l’emballage (qu’il a fallu produire), ce qui représente jusqu’à 30% du prix final ! Vous payez aussi le service de gestion des déchets qui transporte vos poubelles et trie vos déchets recyclés selon leur matière. Moins nous produirons de déchets, moins nous paierons.
Boycott coca !
Saviez-vous que c’est Coca (et les lobbies des boissons et des emballages) qui a créé, dans les années 1960 aux USA la première association de ramassage des déchets ? Aujourd’hui, les associations Gestes Propres et le réseau d’association Clean Europe Network viennent aussi des lobbies de l’emballage (cash investigation : « plastique, la grande intox »). Cela leur permet de continuer à utiliser des emballages polluants, moins chers pour eux, tout en faisant porter le chapeau de la pollution aux consommateurs.

Stop aux déchets putrescibles
41 200 kg de nourriture sont jetés dans le monde, chaque seconde. Ça donne le tournis, non ? Pire, ces déchets sont souvent encore consommables ou valorisables (en compost, par exemple). Mais nous pouvons agir dans le bon sens en les diminuant. Ce sont les restes, les épluchures, les produits périmés ou défraîchis… A eux seuls, les déchets putrescibles remplissent un tiers de notre poubelle. En France, 79 kg de déchets alimentaires sont jetés par personne et par an. En évoluant vers des pratiques limitant le gaspillage, ce nombre peut être réduit de plus d’un quart. Et si nous commencions par nous occuper de ces 7 kg de nourriture même pas déballée et des 20 kg encore consommables qui partent chaque année dans nos poubelles ?

Stop au gaspillage alimentaire
Le gaspillage alimentaire est un enjeu majeur en termes de déchets, mais aussi de sécurité alimentaire (pour que tous les humains aient accès à une nourriture de qualité en quantité suffisante). Dans le monde, un tiers de la production totale est jetée ou perdue chaque année pendant que 800 millions de personnes souffrent de la faim. Les raisons de ce gaspillage sont nombreuses : une production trop importante par rapport à la demande, des critères de calibrage précis, des stocks mal gérés (trop grosse quantité commandée), une rupture de la chaîne du froid…
Nous avons tous notre part de responsabilité en ce qui concerne le gâchis : les producteurs (32%, principalement des produits non calibrés ou abîmés), les industries agroalimentaires (21%, lors du transport, du stockage ou encore de la transformation), les distributeurs (14%, avec les produits les moins beaux et les moins frais), les restaurateurs (14%, à cause de stocks mal gérés et de portions trop grosses) et les consommateurs (19% dus aux produits périmés et aux achats superflus).
Le dark site du gaspillage
Jeter un légume, pas si grave ? Ce n’est pas parce que les déchets alimentaires peuvent être compostés qu’il faut accepter de les gaspiller. Car le gaspillage alimentaire entraîne aussi un gaspillage de ressources précieuses : l’eau (pour chaque baguette de pain jetée, c’est l’équivalent d’une baignoire remplie d’eau qui est gaspillée, notamment pour faire pousser le blé), les terres agricoles (28% des hectares en agriculture sont utilisés pour faire pousser des produits qui ne seront même pas consommés, ce sont donc autant d’espaces naturels qui ont disparu inutilement), l’énergie et les carburants (les engins agricoles, les transporteurs, les stockages au froid consomment tous de l’énergie ou du carburant). Sans compter que nos déchets ménagers (et donc les aliments que nous jetons) sont emportés en décharge ou sont incinérés. Dans ce dernier cas, la dépense est importante : les déchets alimentaires contiennent beaucoup d’eau et sont donc difficiles à brûler. Les rejets de gaz à effet de serre tout au long du cycle de vie du produit, qui accélèrent le réchauffement climatique, pourraient également être réduits.
Stop aux autres déchets
Éponges, essuie-tout, assiettes cassées, allumettes… : ce sont les moins nombreux, mais ils sont très faciles à éviter avec des alternatives lavables, réutilisables et durables.
C’est parti pour revoir toute votre façon de consommer, des courses jusqu’à votre assiette !